Le Gratuit 3076
L es bonnes nouvelles en matière de changement climatique sont suffi- samment rares pour être soulignées. Plusieurs scien- tifiques de l’IRD ont mené une étude en vue d’améliorer les prévisions de l’activité cy- clonique. Et leur conclusion est étonnante : d’ici 2100, le nombre de phénomènes qui se forment dans le bassin Pa- FLȴTXH 6XG GHYUDLW ¬WUH U«GXLW de moitié. $ȴQ GȇDUULYHU ¢ GH WHOV U«VXO - tats, cette équipe a dû revoir toutes les méthodes, mais surtout toutes les échelles de calcul. « Le devenir des événe- ments extrêmes fait partie des grandes préoccupations quand on aborde la question du changement climatique. L’une des questions sur les cyclones, c’est de savoir si leur intensité, leur fréquence et leur quantité de pluie vont évoluer », pose Christophe 0HQNHV FOLPDWRORJXH ¢ OȇΖ5' de Nouméa. 3RXU FH IDLUH OHV VFLHQWLȴTXHV se sont basés sur le scénario du Giec* dit du « laisser faire », une projection pessimiste qui estime que les modèles de développement économique et de croissance actuels ne VHURQW SDV IUHLQ«V RX UHYXV ¢ OD EDLVVH GȇLFL OD ȴQ GX VLªFOH Ce scénario, qui est le moins encourageant en matière de contrôle des émissions de gaz ¢ HHWV GH VHUUH WDEOH DLQVL sur une hausse moyenne de la température de 3 °C dans le 3DFLȴTXH 6XG SRXU OD S«ULRGH 2070-2100. Dans le détail, un écart est observé entre la région de l’équateur (+3,5 °C) et celle des tropiques, et notamment de la Nouvelle-Calédonie (+2,7 °C). 20 % de pluies en plus *U¤FH ¢ XQH «FKHOOH GȇDQDO\VH plus localisée que celle utilisée pour modéliser les change- ments climatiques globaux, les chercheurs ont ensuite pu ob- server les futurs mécanismes responsables de la formation des cyclones. C’est alors que la baisse de 50 % du nombre de FHV SK«QRPªQHV GȇLFL OD ȴQ GX siècle a été mise en évidence. « C’est une double bonne nou- velle parce qu’on ne constate SDV QRQ SOXV XQH LQWHQVLȴFD - tion des cyclones », annonce Christophe Menkes. Comment expliquer ces résultats ? La raison vient précisément de cet écart de la hausse de la température, plus modé- rée vers les tropiques que vers l’équateur. Or, lorsque FHWWH ]RQH VH U«FKDXH SOXV vite que le mercure sous nos latitudes, les vents d’altitude (imperceptibles pour nous) sont favorisés et se dirigent vers les points les plus chauds. Et en arrivant vers l’équateur, ces vents « thermiques » dés- tabilisent la formation des cyclones. Une ombre au tableau L’étude révèle que ces phé- nomènes seront davantage pluvieux. Les chercheurs ont établi que les précipitations augmenteront en moyenne GH ¢ FKDTXH «SLVRGH m C’est la mauvaise nouvelle de cet te étude pui sque l es pluies sont au moins autant destructrices que les vents lors d’un cyclone », concède le climatologue. 0DLV FHV FRQFOXVLRQV UHVWHQW ¢ QXDQFHU &DU OHV VFLHQWLȴTXHV n’ont pas encore étudié l’évo- lution de l’activité cyclonique selon des scénarios du Giec plus optimistes. « Ce sera l’objet de nouveaux travaux, annonce Christophe Menkes. On se pose la ques- WLRQ GH OD ȴDELOLW« GH FHV SUR - jections puisqu’on voit que cela reste très lié aux écarts de température entre l’équateur et les latitudes plus basses. Que se passera-t-il si on n’a pas le même scénario et les mêmes températures ? » Ré- ponse dans trois ans. Une étude de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) sur les changements climatiques conclut que le nombre de cyclones devrait baisser de 50 % d’ici la fin du siècle dans le Pacifique Sud. LES CYCLONES POURRAIENT être deux fois moins nombreux d’ici 2100 La baisse prévue du nombre de cyclones est une bonne nouvelle pour les producteurs. Vue satellite du cyclone Harold le 4 avril 2020 (c) NASA ZOOM Page 6 - Le Gratuit Nord - N l 617 - Du 21 au 27 mai 2020
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