Le Gratuit Nord 718

Page 8 - Le Gratuit Nord - Nl718 - Du 13 au 19 mai 2022 La province Sud a dévoilé, vendredi, ses ambitions pour le parc des Grandes Fougères. 600millions de francs sont débloqués afin de redynamiser ce site, à travers notamment la création d’une passerelle au-dessus de la canopée. «Quand les touristes arrivent en Nouvelle-Calédonie, ils se rendent sur l’île des Pins, ils vont voir la poule de Hienghène et bientôt, ils viendront aussi admirer la canopée des Grandes Fougères. » Sonia Backès, la présidente de la province Sud, qui gère depuis le 1er janvier ce grand parc, a décidé de se donner les moyens de ses ambitions. Vendredi matin, l’inauguration du premier arboretum créé au sein de ce sanctuaire de la biodiversité était l’occasion pour la Maison bleue de dévoiler son programme d’investissement, soit 600 millions de francs destinés à donner une nouvelle jeunesse à ce site. Et ce, sur une période de trois ans. Avec un « projet phare » : la construction d’une passerelle audessus des arbres qui permettra d’admirer la canopée. « Ce sera très attractif tant pour les Calédoniens que pour les touristes extérieurs. Il faut un produit d’appel qui n’existe nulle part ailleurs car on veut que le parc des Grandes Fougères devienne la vitrine de ce tourisme vert et durable que l’on développe dans la région », annonce Sonia Backès, qui compte mettre en place un « réseau de parcs provinciaux » avec les sites de la rivière Bleu et du Parc forestier. « Cela permet d’apporter des synergies tant pour les programmes de préservation de la faune et la flore que pour les outils touristiques. On peut désormais vendre la destination des Grandes Fougères quand un visiteur va la rivière Bleue et viceversa. » Création d’emplois Remettre sur le devant de la scène ce sanctuaire de la forêt humide est aussi un moyen pour la Maison bleue de poursuivre sa volonté de développer le tourisme dit « de niche » auquel se prête le Caillou. « Par exemple, il paraît qu’on a des lieux de pêche à la mouche extraordinaires, avec des gens prêts à payer des millions pour venir car des spots comme ceux qui existent aux Grandes Fougères sont très demandés, poursuit la présidente de la province Sud. On n’a clairement pas assez de visiteurs, mais je ne crois pas que les Calédoniens aient envie d’un tourisme de masse. Les études nous montrent que les gens recherchent des endroits encore un peu vierges, ou du moins préservés. Et on y répond parfaitement. » Sans surprise, les élus locaux saluent cet investissement y voyant un formidable levier de création d’emplois pour fixer les populations dans la région. « Ici, on n’a pas de nickel, pas de mines, pas d’usine. Notre économie se fait sur la base de notre agriculture et de notre nature, rappelle Nicolas Metzdorf, maire de La Foa. C’est une excellente nouvelle pour nous car ça va générer de la création de postes dans tout le bassin au niveau des hébergements, de la restauration, des commerces, etc. » Et ce, alors que l’affluence touristique est déjà au rendezvous dans le secteur : « Le nombre de visiteurs reste élevé cette année et vu nos taux de remplissage actuels, on risque même d’être vite limités, ce qui permettra la création de nouvelles structures. Il y aura largement la place pour davantage de concurrence », assure Thomas Badon, le directeur de l’office de tourisme de La Foa, Moindou et Farino. Mais encore faut-il rendre accessible et sécuriser ce parc, notamment grâce aux 30 millions de francs débloqués pour bitumer la piste jusqu’à l’entrée du site. Travaux qui viennent d’ailleurs d’être lancés. « C’était un vrai problème car on doit fermer après chaque grosse pluie », glisse Christophe Schall, le directeur du parc, qui entend également rendre ce site « plus familial ». « On entend par exemple créer des sentiers de VTT de niveaux nettement moins difficiles car aujourd’hui, c’est un frein pour beaucoup de gens. Certaines personnes font même demitour lorsqu’elles découvrent que nous n’avons que des pistes rouges ou noires. ». Anthony Tejero « On veut que ce parc devienne la vitrine du tourisme vert et durable » Le parc accueille jusqu’à 13 000 visiteurs par an, ce qui reste trois fois moins élevé qu’à la rivière Bleue. La province précise par ailleurs qu’elle n’augmentera pas le prix d’entrée fixé à 400 francs. ZOOM

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