« C’ e s t e n c o r e trois semaines, v o i r e u n mo i s e n t i e r d e p e r du avant de pouvoir ne serait-ce que rentrer à nouveau dans les champs. b} Alors que les sols avaient eu tendance à sécher grâce à un mois de mars moins humide, les agriculteurs commençaient tout juste à ensemencer leurs champs lors du passage de la dépression tropicale Fili qui a provoqué d’importantes inondations et des excès d’eau, notamment dans les grandes parcelles GH OD F¶WH 2XHVW mb C’est encore trois semaines, voire un mois entier de perdu avant de pouvoir ne serait-ce que rentrer à nouveau dans les champs, se désole Lionnel Brinon, le président de l’Agence rurale. En général, l’activité reprend en mars-avril avec des étals bien fournis en produits locaux dès juin. Là, ça repoussera l’arrivée de produits au moins à juillet, grâce aux cultures sous serre b } C’est pourquoi cet établissement public, dont le rôle est notamment de réguler le marché en fonction des volumes prévisionnels de récolte, vient de décider de rouvrir «b¢ b b } OHV LPSRUWDWLRQV GH produits pour anticiper la pénurie. En clair, les Calédoniens devront encore être patients s’ils veulent consommer du local. Une décision qui devrait par ai l leurs faire mal au porte-monnaie compte tenu de l’augmentation mondiale des tarifs du fret qui va donc se répercuter mécaniquement sur les prix au kilo. Des importations tendues Mais encore faut-il parvenir à faire venir des fruits et légumes en Nouvelle-Calédonie. Et c’est loin d’être une mince affaire. «b 'HSXLV OD Covid, il y a des tensions en matière de logistique et on fait face à un problème de disponibilité de conteneurs, explique Lionnel Brinon, qui évoque une autre difficulté de taille. L’Australie a connu de graves intempéries et inondations, ce qui va se répercuter également sur sa production. Et en plus, le pays a signé un accord de libre-échange avec l ’Inde. La Calédonie passera donc après. En clair, on a ouvert les importations mais les grossistes nous ont d’emblée averWLVb RQ DXUD GHV SUREOªPHV pour s’approvisionner.b } )DFH DX[ GLɝFXOW«V TXH WUDYHUVH OD ȴOLªUH DJULFROH GRQW OD VLWXDWLRQ HVW MXJ«H mb encore pireb} TXH OȇDQ SDVV« Oȇ$JHQFH rurale, réunie en consei l d’administration mardi matin, annonce débloquer une HQYHORSSH GH bPLOOLRQV de francs pour venir en aide aux exploitants. Parmi les mesures actées, une prise en charge partielle pour l’ensemble des producteurs qui RQW SHUGX DX PRLQV b de leur chiffre d’affaires en mb C’est un peu le même principe que les aides Covid qui ont été débloquées par le gouvernement pour les entreprises, mais dont l’agriFXOWXUH QȇD SDV SX E«Q«ȴFLHU précise Lionnel Brinon. Nous avons conscience que cette enveloppe ne satisfera pas entièrement l’ensemble des agriculteurs, mais elle les aidera au moins à redémarrer en leur permettant de racheter des semences ou encore de UHPERXUVHU OHXUV HPSUXQWV b } 4XȆHVW FH TXH OH PDXYDLV WHPSV HQ DJULFXOWXUHb" C’est lorsque le même temps (pluvieux ou ensoleillé) dure longtemps. Cet adage, bien connu des exploitants, fait actuellement plus que sens en Nouvelle-Calédonie, frappée pour la deuxième saison d’affilée par un puissant phénomène La Niña qui génère des pluies aussi abondantes que régulières, réduisant à néant la plupart des cultures. Et ce, même quand il redevient possible de travailler la terre et de replanter. PÉNURIE DE PRODUITS LOCAUX, HAUSSE DES PRIX… À quoi doit-on s’attendre ? ZOOM Lionnel Brinon est à la tête de l’Agence rurale, en charge notamment de la régulation des prix agricoles, de la prévention et de l’indemnisation des dommages en cas de calamités naturelles. Anthony Tejero Photo Niko Vincent Page 6 - Le Gratuit -N l714 - Du 15 au 21 avril 2022
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