Le comi t é de t r ava i l pour l ’équi l ibre homme-femme, récemment créé au sein du Sénat coutumier, s’attelle à engager une réflexion profonde sur les notions d’égalité et de condition féminine au sein de la société en intégrant les visions véhiculées à la fois par les cultures occidentale et NDQDN mb Aujourd’hui, nous vivons dans un enchevêtrement des deux mondes, kanak et français, et on est tous imprégnés par ces deux cultures. On veut voir comment on peut concilier les deux, et même le meilleur des deux, en vue de créer des mesures de politiques publiques plus adaptées pour répondre aux besoins des femmesb} U«VXPH Oriane Trolue, chargée de mission à la commission du développement économique et social du Sénat coutumier, TXL HQ SURȴWH SRXU UDSSHOHU TXH GDQV OD FRXWXPH mb le sujet est le clan et non pas l’individu. SDUWLU GH FHOD XQHbIHPPH est aussi apte qu’un homme GH SRUWHU HW G«IHQGUH OHVbLQtérêts du clan b} mb6L RQ XWLOLVH GHV RXWLOV FU««V GDQV XQ DXWUH SD\V SRXU U«SRQGUH ¢ GHV SUREOªPHV GH QRWUH U«DOLW« SURSUH IRUF«- PHQW FHOD QH IRQFWLRQQHUD SDV b} Dans ce contexte, l’assemblée de Nouville juge indispensable de travailler sur la notion de décolonisation, y compris au sujet de la place de la femme dans la société. mb Cette rencontre de ces deux civilisations qui a eu pour conséquence de créer un rapport de dominant à dominé, a entraîné l’intégration forcée de concepts français dans la culture kanak, comme la prédominance de l’individu sur le collectif ou le patriarcat. Cela a ainsi impacté les comportements et les mécanismes de penser, analyse la chargée de mission. Le patriarcat dénoncé par une majorité de femmes françaises n’existe pas en tant que tel dans les fondements de la société kanak puisque le pouvoir et la parole n’appartiennent pas à un individu mais à un clan dans lequel chaque individu, quel que soit son sexe ou son âge, est interdépendant l’un de l’autre. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes dans la société kanak. Au contraire, il y en a. Mais si on utilise des outils créés dans un autre pays pour répondre à des problèmes de notre réalité propre, forcément cela ne fonctionnera pas. b} Si le Sénat coutumier précise que les inégalités hommes-femmes touchent toutes les communautés du pays, il est «bLQWHUSHOO«b } SDU XQ FRQVWDWb OD SRSXODWLRQ NDQDN est, elle, «bSDUWLFXOLªUHPHQW touchéeb} SDU FH ȵ«DX Vers une charte kanak de la condition féminine C’est pourquoi l’institution souhaite adopter un projet de charte kanak de la condition féminine, qui s’apparenterait à une contribution coutumière en vue d’améliorer la condition et de mieux intégrer toutes les femmes dans la société calédonienne. mb Nous sommes convaincus que la prise en compte des perspectives et des logiques autochtones renforcera les outi ls et les mesures existantes afin d’assurer des pol itiques publ iques plus SHUWLQHQWHV HW LQQRYDQWHVb } conclut Oriane Trolue. COMMENT CONCILIER les visions occidentales et kanak ? ZOOM Oriane Trolue travaille sur la condition féminine au sein de la commission du développement économique, social et de l’environnement au Sénat coutumier. Anthony Tejero Photo A.T. Page 4 - Le Gratuit Nord - Nl711 - Du 25 au 31 mars 2022
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