« Depuis la colonisation, la cou t ume a su évoluer et s’adapter, lance Hippolyte Sinewami-Htamumu, sénateur coutumier et grand chef de La Roche. Et ce, à tel point que l’on se pose désormais la question de la place des femmes au sein de notre institution. Il n’y a ni frein, ni obstacle pour que nous ayons, demain, une sénatrice au niveau des conseils et du Sénat coutumiers. b} En débat depuis une dizaine d’années au sein des différentes aires, le sujet a fait son chemin, au gré de longues palabres, dans la société kanak. Et il n’avait encore jamais été abordé aussi clairement, sans ambiguïté, par l’institution de Nouville, qui organisait pour la première fois, mardi, une matinée d’échanges à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. L’occasion pour les sénateurs d’exprimer leur volonté d’engager une «b U«IOH[LRQ SURfondeb } DYHF OȇDPELWLRQ GH MRXHU mb XQ U¶OH DFWLIb } VXU OHV questions liées à l’égalité entre les sexes et à la condition féminine. De là à voir bientôt siéger une sénatrice dans l’asVHPEO«Hb" ΖO Qȇ\ D SOXV TXȇXQ pas. Du moins à en croire Hippolyte Sinewami-Htamumu, qui assure que le sujet fait désormais consensus au sein de l’assemblée. «b/D SODFH de la femme dans les institutions coutumières, on en a tout d’abord fait part dans nos FKHHULHV GDQV QRV FODQV HW dans nos aires coutumières pour ensuite apporter une parole et une position communes, ici, au niveau de l’institution, explique le grand chef de La Roche. Cette réȵH[LRQ YLHQW GH OD EDVH 7RXW ce que l’on porte ici, en tant que sénateurs, vient de cette base. b} « Les choses sont enfin dites» Pour rappel, un long processus est enclenché avant de pouvoir siéger à Nouville. Un sénateur (ou une sénatrice) HVW WRXMRXUV LGHQWLȴ« DX VHLQ des familles qui proposent cette personne au clan. Puis, ce dernier la présente à la FKHHULH TXL G«FLGH HQVXLWH quel représentant sera porté devant le conseil coutumier, qui donne ensuite son aval ou non pour la désignation. Ce n’est donc qu’à travers ce long chemin que la première sénatrice sera considérée comme mb O«JLWLPHb } Une évolution que les femmes ont clairement encouragée, si ce n’est poussée au cours de cette matinée. À l’image de Danielle Guanere, conseillère du président Louis Mapou, qui n’a pas hésité à interpeller OHV V«QDWHXUVb mb-H VXLV ȴªUH d’être une femme kanak et je suis fière de nos grands chefs, mais aujourd’hui, il est important que des femmes SXLVVHQW HQȴQ VL«JHU DX VHLQ de cette institution. Car actuellement vous n’abordez pas ces problèmes (d’égalité et de condition féminine) de la même manière que vous le feriez si des femmes étaient représentées dans cet hémicycle. b} Une position que partage 2ULDQH 7UROXH FKDUJ«H GH mission à la commission de développement économique HW VRFLDO GX 6«QDWb mb Il reste à faire un travail avec les aires coutumières et à voir comment une telle avancée impacte la structure du monde coutumier. Mais toutes ces questions sont lancées désormais. Et les associations de femmes présentes ce matin sont heureuses car les choVHV VRQW GLWHV (QȴQ OH WUDYDLO est posé sur la table. b} ΖQYLW«H en ouverture des débats, la vice-présidente du gouverQHPHQW D P¬PH TXDOLȴ« FHWWH MRXUQ«H mb d’historiqueb} SRXU le pays. « Une journée symbolique» «b'H QRWUH F¶W« QRXV QRXV sommes toujours investis dans ces domaines et je trouve qu’on arrive à un moment de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie où on a une institution qui n’avait encore jamais organisé ce genre d’événement et qui montre ce matin qu’il y a une prise de conscience, une HQYLH GH U«ȵ«FKLU VXU OD SODFH des femmes en proposant des actions concrètesb} VDOue Isabelle Champmoreau. «b/H 6«QDW FRXWXPLHU DYDLW G«M¢ signé la charte d’engagement sur la promotion de l’égalité et de la lutte contre les violences contre les femmes lors du Grenelle. Ce sont des petits cailloux qui sont disséminés sur ce chemin et tous ces WUDYDX[ DOLPHQWHQW OHV U«ȵH[- ions globales sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. La question de désigner des sénatrices doit être posée. Et c’est la première fois que c’est dit aussi clairement. En cette journée symbolique, ont été prononcés des discours qu’on n’avait jamais entendus jusque-là b} Pour la première fois, le Sénat coutumier s’est emparé de la Journée internationale des droits des femmes en organisant, mardi, une matinée de débats sur la condition féminine, en particulier dans le monde kanak. À cette occasion, l’assemblée a annoncé être prête à voir siéger des sénatrices à Nouville. BIENTÔT DES FEMMES au Sénat coutumier ? ZOOM Yvon Kona, le président du Sénat coutumier, et Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement, ont notamment ouvert les débats. $QWKRQ\ 7HMHUR 3KRWRV $ 7 %LHQW¶W GHV IHPPHV DX 6«QDW FRXWXPLHUb" -RXUQ«H LQWHUQDWLRQDOH GHV GURLWV GHV IHPPHV PDWLQ«H GȆ«FKDQJHV Page 2 - Le Gratuit Nord - Nl711 - Du 25 au 31 mars 2022
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