Plus de masque, plus de couvre- feu , des événements extérieurs pouvant accueillir jusqu’à 5 0 0 p e r s o n n e s . . . L e s annonces formulées par le gouvernement vendredi, au lendemain des résultats du bac et à l’aube des vacances d’été, font souffler un vent de liberté sur le pays. « La levée du masque est vraiment une bonne chose, estime une jeune grand-mère en balade le long de baie des Citrons de Nouméa. Je pense surtout aux jeunes, ils sont tous courbés, regardent par terre, ils n’arrivent plus à communiquer, ce n’est pas normal de vivre une adolescence pareille ». Des secteurs en fête « C’est une l ibérat ion », confirme Marie, une jeune serveuse. D’un point de vue personnel, parce qu’elle se dit fatiguée de vivre dans cette atmosphère pesante, mais professionnel aussi : « Je n’ai plus à penser à mon DWWHVWDWLRQ DORUV TXH MH ȴQLV toujours après 23 heures ». Elle n’a plus à se battre avec les clients « pour les forcer à partir» non plus. Comme elle, c’est tout un pan de l’économie qui se réjouit de ces mesures. La levée du couvre-feu est applaudie par les restaurateurs. « No u s a s s u r e r o n s à nouveau deux ser v i ces le soir », se réjouit Tania Guerreiro, responsable de plusieurs enseignes sur la baie des Citrons. Jusqu’ici, il était difficile de l’envisager. « Nous ne pouvions tout de même pas presser les clients, s’amuse-t-elle. Le plus souvent, ils viennent vers 19 heures et aiment prendre leur temps ». Pour les cinémas aussi, la perspective de soirées plus longues est une aubaine. « Cela va nous arranger, confirme le directeur du Cinecity, Douglas Hickson. Il était extrêmement difficile SRXU QRXV GH SODQLȴHU GHX[ séances le soir ». D’ autant que l ’ annonce sur v i ent au démar rage des grandes vacances, une période durant laquelle les parents se montrent plus indulgents et autorisent leurs ados à se rendre au cinéma en soirée. L ’ annonce n ’ a toutefoi s pas résonné de la même manière dans le monde de la nuit. « Nous ne savons pas comment faire ni que dire à nos clients, s’exaspère Thomas Bourachot, directeur du MV Lounge à Nouméa. Le gouvernement a annoncé l a l evée du couvre- feu, l’autorisation d’évènements en intérieur organisés par des professionnels mais n’a pas parlé des clubs nocturnes ». P o u r s a p a r t , c e t établissement continuera donc comme aujourd’hui, un service de bar à table, en attendant d’en savoir plus. Cela n’échappe à personne, le pays lève ses restrictions à l’heure où le reste du monde referme ses frontières. « Trop tôt » pour certains La Mét ropole essuie sa cinquième vague, impulsée par le variant Delta. El le compte plus de 50 000 nouveaux cas par jour et approche 3 000 personnes admises en soins critiques. Le variant Omicron est à ses SRUWHV /H 3D\V %DV VH FRQȴQH pour enrayer sa propagation, le Royaume-Uni compterait 300 000 nouveaux cas par jour. Ainsi , si les Calédoniens aspirent à un « retour à la normale », la majorité des personnes interrogées n’a pas caché son inquiétude. « Je pense aux personnes âgées surtout », explique la jeune serveuse, Marie. Pour Maëlle, la levée du port du masque pourrait conduire la population à se relâcher, « c’est trop tôt », tranche-telle. « Je suis surtout inquiet du retour de ceux partis en Métropole pour les fêtes », admet Roman. Pour l’heure, toute personne arrivée sur le territoire doit être vaccinée, présenter un test négatif à l’embarquement, respecter un isolement préventif de sept jours et réaliser un test à l’issue. « Mais qui contrôle? », s ’ i nt er roge - t - i l . « Nous devons rester très prudents, souligne Douglas Hickson. Un QRXYHDX FRQȴQHPHQW VHUDLW très compliqué pour nous. » Pour l’heure, en NouvelleCalédonie, le taux d’incidence demeure très bas. À noter aussi qu’en France, seul 1,8 vacciné pour un million est admis en soins critiques par jour soit 10 fois moins que pour les non-vaccinés. Une clientèle qui ne revient toujours pas Dès le 15 janvier 2022, toute personne majeure devra recevoir une dose de rappel au plus tard 7 mois après sa dernière injection pour E«Q«ȴFLHU GȇXQ SDVV VDQLWDLUH valide. Cette disposition, prise par la Métropole, s’applique aussi en Nouvelle-Calédonie. Ce n ’ es t pas sans fa i re grincer une partie du secteur économique. « Nous suivons la France alors que nous ne sommes pas du tout dans la même situation, pour ma part, le pass sanitaire ruine mon salon de coiffure », s ’ insurge Cindy Vincent , c o g é r a n t e d u G i a n n i Ha i r . Ce samedi après - mi d i , pa s un c oup de ciseaux à l’horizon. Depuis l’instauration du pass, elle a perdu plus de la moitié de sa clientèle. Les « réguliers » ne viennent plus pour cause de non-vaccination, d’autres ne sont pas admi s par défaut de document. « Les personnes âgées arrivent encore avec leur passeport vaccinal } SU«FLVH OD FRLHXVH Des secteurs en difficulté La situation de Cindy Vincent n ’ es t pas un cas i so l é . Restaurants, cinémas ou encore instituts de beauté, tous ont le même discours. « No u s o b s e r v o n s u n recul de la clientèle depuis l ’ instauration du pass, ce n’est peut-être pas la seule cause, mais on nous appelle régulièrement pour savoir si on le demande ou non », reconnait Lou Khac, gérante de l ’ i ns t i tut de beaut é Silhouette et Frimousse. « L’impact est fort, on le mesure clairement depuis que le QR code est obligatoire », poursui t le directeur du Cinecity, Douglas Hickson. Pour tous, la perspective de la 3e dose inquiète. Parmi ceux vaccinés en 2021, une SURSRUWLRQ GLɝFLOH ¢ HVWLPHU ne veut pas entendre parler d’une nouvelle injection. « Ils en ont ras-le-bol , explique la coiffeuse, avec la nouvelle vague en France, ils ne voient pas d’amélioration liée au pass.» Vendredi dernier, le gouvernement annonçait la levée de nombre de mesures restrictives liées à la crise sanitaire. Si elles sont applaudies dans l’ensemble, l’inquiétude d’une nouvelle vague plane. RETOUR À LA LIBERTÉ malgré un monde qui se referme ZOOM Dès aujourd’hui, le masque n’est plus obligatoire en extérieur. Delphine Bossy Photo Julie Maresq Page 6 - Le Gratuit Nord - Nl699 - Du 24 au 30 décembre 2021
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