Le Gratuit Nord 693

S i la crise sanitaire et la question institutionnelle l ’ a c c a p a r e n t , l e gouvernement calédonien sait bien qu’à l’autre bout de la planète, des négociations déterminantes pour le Caillou ont lieu. À Glasgow, en Écosse, depuis le 1 er novembre, la France se retrouve avec les 194 autres signataires de l’Accord de Paris, à l’occasion de la COP26. Cette année, la tâche est de taille : il s’agit d’évaluer si les engagements pris six ans plus tôt permettront de limiter la hausse de la température moyenne à 1,5 °C. La Ca l édoni e , bi en que non souveraine, sera aussi évaluée. N’étant pas membre de l’Union européenne, elle a dû proposer ses propres engagements pour limiter ses émissions de carbone. À ce titre, le Congrès avait adopté le 23 juin 2016 un schéma pour la transition éner gé t i que . I l prévo i t d’ici le 31 décembre 2030, une réduction de 35 % des émissions dans les secteurs résidentiel et tertiaire, de 10 % dans le secteur de la mine et la métallurgie et de 15 % des émissions dans le secteur du transport. Une table ronde organisée en juin dernier avait conduit à la révision du schéma, dont on attend toujours le cheminement jusqu’au Congrès. L’Océanie invisible Si à l’issue des négociations, des leçons seront à tirer, la Nouvel le-Calédonie peut redouter un manque de prise en considération des réalités régionales. Aucun politique local n’a rejoint la G«O«JDWLRQ IUDQ©DLVH 'LɝFLOH aussi de compter sur ses alliés régionaux. Cette année, en raison de la crise sanitaire, l’Océanie est peu présente à la table des négociations. Niue ne sera représenté que par une personne détachée en Angleterre depuis 15 ans. Pet i tes délégat ions également pour les î les Marshall et la Micronésie : seuls 5 représentants ont fait le voyage. Conscient des enjeux, le président du gouvernement Louis Mapou n’a pas hésité à rappeler les conditions que connaît la Nouvelle-Calédonie dans une lettre adressée au Hau t - Commi s s a i r e . « La Nouvelle-Calédonie ne peut être absente de cette mobilisation collective, elle émet par habitant autant de CO2 que l e s É t a t s - Unis », insiste-t-il avant de souligner que le pays « est d’ores et déjà confronté à des problématiques de déplacement de population impactées par la montée des eaux, notamment sur terres coutumières ». Si la COP26 est une rencontre pol i t ique, de nombreux scient i f iques gravi teront autour et l’un d’entre eux arrive tout droit de l’IRD de Nouméa. « Je participe à des événements parallèles, i ls visent à échanger sur les menaces qui pèsent sur l’océan et les petites îles », explique Riccardo Rodolfo- Metalpa, quelques heures avant de quitter le Caillou. Son rôle sera d’observer, écouter pour essayer de comprendre les enjeux de ces négociations et « ce qu’il manque pour réussir les négociations des petites îles ». La tournure que prendront les négociations pourrait inciter le gouvernement à se saisir du vœu du Congrès, adopté à l ’unanimi té en 2019, de déc larer l ’ état d ’ u r g e n c e c l i ma t i q u e e t env i ronnement a l en Nouve l l e -Ca l édon i e . Le t r a du i r e e n d é c i s i on s gouvernementales, dans le cadre de sa déclaration de politique générale attendue SHX DSUªV OD ȴQ GH OD &23 prévue le 11 novembre, serait un signal fort. À la COP26, les engagements pris par les différentes nations signataires de l’Accord de Paris seront évalués. Des leçons seront à tirer pour la Nouvelle- Calédonie, qui avait dû proposer ses propres intentions COP26, de forts enjeux pour le pays ZOOM Le changement climatique accentue l’érosion du littoral calédonien. Delphine Bossy © Niko Vincent Page 4 - Le Gratuit Nord - N l 693 - Du 12 au 18 novembre 2021

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