Le Gratuit Nord 681
R ecords de pluie, champs détrempés et imprat- icables pendant de longs mois, développement de maladies… Cette année, La Niña a mis les nerfs des agriculteurs à rude épreuve. Mais au détour des stands de la 44e foire de Bourail, qui réunit le monde rural jusqu’à dimanche, l’heure n’est plus à la morosité chez les pro- fessionnels, soulagés par la ȴQ GHV IRUWHV SU«FLSLWDWLRQV depuis deux mois. Une météo TXL SHUPHW HQȴQ ¢ OD ȴOLªUH de reprendre quelques cou- leurs. En particulier pour les maraîchers, dont certaines cultures ont été réduites à néant avant la saison fraîche. « Nous avons vécu six mois WUªV FRPSOLTX«V DYHF SHX RX pas de production, en partic- ulier pour les ignames. Tout YLHQW WUªV WDUG PDLV GHSXLV juillet, on recommence à avoir des volumes intéressants, explique Morgane Ferrer, de OD &RRS TXL I«GªUH RQ]H H[ - ploitations à travers tout le pays /H SUREOªPH FȇHVW TXH pour compenser, les agricul- teurs ont favorisé les produc- tions à cycle court, comme le concombre, et le mois dernier on s’est tous retrouvés avec les mêmes légumes comme le concombre et donc avec des variations de prix incom- préhensibles pour le consom- mateur . » Cependant, la diversité des produits revient progressive- ment sur les étals. Et si les aléas météo sont inhérents à la profession, le change- ment climatique qui devrait être synonyme de sécher- esses et d’intempéries plus intenses sur le Caillou, n’est pas sans inquiéter les pro- ducteurs. « Aujourd’hui, c’est catastrophique pour les cul- tures en zones inondables ou sous serre, balayées par les vents des cyclones , poursuit Morgane Ferrer. 2Q U«ȵ«FKLW GRQF DX[ PDQLªUHV GH OXWWHU FRQWUH FHV SK«QRPªQHV H[ - trêmes, en privilégiant cer- taines zones ou techniques par exemple . » « Il n’est pas trop tard » Une préoccupation partagée par Achille Cazeau : « On a beaucoup d’eau d’un coup HW DSUªV LO Qȇ\ D SOXV ULHQ (W cela devrait s’accentuer, c’est WUªV LQTXL«WDQW SRXU OHV LQRQ - dations et les glissements de terrain, glisse cet agriculteur de Poya Sud, élu au syndicat des éleveurs. Cette année, avec la pluie, on produit plus de volumes de foin, mais il est de moins bonne qualité à cause de l’humidité. Et avec les six sécheresses précé- dentes que nous avions con- nues, le cheptel calédonien a pris un sacré coup. Les bêtes n’étaient plus en état et les éleveurs ont déstocké. Aujourd’hui, on redémarre bien, et on essaie de remon- ter le cheptel du pays sauf qu’il faut attendre trois ans pour qu’une femelle donne VHV SUHPLªUHV QDLVVDQFHV (W nous n’avons aucune visibil- ité sur le climat des années à venir. » Toujours est-il, la météo par- WLFXOLªUHPHQW SOXYLHXVH HVWL - vale a également causé bien du souci aux céréaliculteurs du pays, qui ont failli faire une croix sur l’année 2021. « Depuis juin, les sols ont séché. C’était limite, mais il n’est pas encore trop tard, on a pu planter le maïs , annonce Roger Galliot, producteur à Boulouparis et président du collectif des céréaliers, qui croise désormais les doigts. On n’a pas encore vu de che- nilles sur les nouvelles cul- WXUHV RQ HVSªUH TXH FH UDY - ageur n’apparaîtra plus d’ici les récoltes prévues entre octobre et novembre . » Un bilan en demi-teinte pour OD ILOLªUH TXL VHPEOH ILQDOH - ment limiter la casse grâce à une saison fraîche relative- PHQW VªFKH SHUPHWWDQW GH travailler de nouveau nor- malement dans les champs. Et donc de ressort i r les tracteurs. Sauf que du côté des vendeurs et loueurs de machines agricoles, les in- tempéries ne semblent pas avoir joué les trouble-fêtes : « Contre toute attente, malgré les dégâts dans l’agriculture, on a fait une bonne année. Il faut dire que les Calédoniens ont l’habitude de la météo dé- favorable et un agriculteur a toujours besoin de matériel, peu importe le temps, estime Jean-Charles Soyer, com- mercial chez Marconnet, qui reste néanmoins prudent : 6L XQ MRXU OD G«ȴVFDOLVDWLRQ ou l ’exonérat ion de TGC disparaissaient, le discours changerait sûrement. Ce sont ces dispositifs qui permettent de maintenir les investisse- ments. Les professionnels ne pourraient pas faire sans .» Après de longs mois de fortes pluies, catastrophiques pour la filière agricole, les producteurs ont enfin retrouvé des conditions favorables aux cultures. LA FILIÈRE AGRICOLE Les fruits et légumes locaux font leur retour. reprend des couleurs ZOOM Après des années de sécheresse, le secteur de l’élevage est l’un des rares à tirer son épingle du jeu cette année dans le monde agricole. Anthony Tejero Photos Anthony Tejero Page 8 - Le Gratuit Nord - N l 681 - Du 20 au 26 août 2021
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