Le Gratuit Nord 678

L éon Collin a lutté con- tre les trois fléaux e la Calédonie. Lors de son bref passage sur le Caillou (1911-1914), le médecin mil- itaire a tenté d’enrayer l’al- coolisme, la peste et la lèpre qui sévissaient dans les pop- ulations locales et chez les ba- gnards. Emmanuelle Eriale, directrice du Site historique de l’île Nou, revient sur le parcours de cet homme, lors d’une conférence gratuite, mardi, à 18 heures, au musée de la Ville de Nouméa. L’ophtalmologue de spéciali- sation a été particulièrement choqué par l’ivrognerie des troupes coloniales. À 30 ans, Léon Collin a déjà parcouru l’empire colonial français en ORQJ HW HQ ODUJH ΖO D RɝFL« DX Tonkin et en Guyane. Mais, il assure que les habitants du Cai l lou boivent beau- coup plus que n’importe où ailleurs. “ Pour lui, le bagne est à l’origine de ces maux, poursuit la directrice du site historique de l’île Nou. Quand les condamnés sont libérés, ils créent des débits d’alcool et encouragent les mauvaises habitudes. Il pense que le ba- gne est un foyer de contagion des mauvaises mœurs. ” Le trentenaire n’a pas gardé ses considérations pour lui. 3UROLȴTXH LO D U«GLJ« GH QRP - breux articles et a été pub- lié, sous un nom d’emprunt, dans la revue géographique de l’époque. “ Ce n’est pas nouveau, on entend déjà ces considérations-là depuis 1870. La particularité de Léon Collin est qu’il écrit beaucoup et photographie tout ”, raconte Emmanuelle Eriale. Docteur photographe Le médecin, né à Crêches- sur-Saône, a multiplié les témoignages dans ses car- nets de voyage, ses rapports médicaux et ses récits anthro- pologiques. “ Il s’intéresse à tous les aspects du pays, la géologie, les pratiques, la coutume ”, énumère cel le qui, cent dix ans plus tard, a retracé sa vie. Tous ces documents du passé ont été conservés dans la famille du praticien. 6RQ SHWLW ȴOV HQ D YHQGX XQH partie aux Archives de la Nouvelle-Calédonie. “ Quand il écrit, Léon Collin veut faire ȴJXUH GH UHSRUWHU ”, apprécie Emmanuelle Eriale. Il évo- que une Nouméa “ malpro- pre ”. Collecte la mémoire de bagnards. Photographie les groupes de lépreux et les mesures sanitaires pendant la peste de 1912. Ses cli- chés immortalisent les am- bulances improvisées dans GHV FDUULROHV E¤FK«HV HW ȵR - quées d’une croix rouge. Ils représentent les quartiers de la capitale mis en quarantaine à l’aide de tôles. “ Aucun autre n’a photographié ça ”, assure Emmanuelle Eriale. Léon Col- lin est avant tout un témoin précieux du début du XX e siè- cle calédonien. Emmanuelle Eriale anime, mardi, une conférence sur la carrière de Léon Collin. Ce médecin, débarqué sur le Caillou en 1911, a combattu l’alcoolisme, la peste et la lèpre. LÉON COLLIN, un médecin à l’assaut des fléaux du pays Photo archives NC Leon Collin, avec la casquette, vaccine un enfant. Emmanuelle Eriale, directrice du site de l’Île Nou, retracera la vie de Léon Collin. Léon Collin a soigné et documenté les lépreux du pays. Brice Bacquet Photo Brice Bacquet Archives de Nouvelle-Calédonie Page 6 - Le Gratuit Nord - N l 678 - Du 30 novembre au 05 aout 2021

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