Le Gratuit Nord 675

La gestion des eaux est- elle bien, aujourd’hui, la préoccupation première sur les mines ? C’est l’un des enjeux majeurs de la SLN au même titre que la biodiversité. C’est un sujet qui revient en permanence : la gestion des eaux sur mines, les problématiques liées à l’engravement et aux cours d’eau en périphérie, la ressou- rce et l’utilisation de l’eau… Ces thématiques intéressent la mine mais aussi notre tissu social, et au-delà. Les techniques évo- luent-elles ? Énormément. Nous intégrons des projets de recherche pour essayer d’être à la pointe de la technologie. Nous regar- dons ce qui peut se faire à l’échelle territoriale, nationale et internationale. J’ai en tête le projet avec le SMI (Sustainable Minerals Institute) de l’univer- sité de Queensland en Austra- lie. Nous travaillons beaucoup avec des bureaux d’études de Métropole. Nous essayons de nous inspirer des réalisations observées dans le monde en- tier, en termes de gestion des eaux sur mines et au niveau des aménagements : barrag- es, digues… Sur le plan de la politique de l’eau, nous nous inspirons de ce qui se fait en Métropole, tout en essayant de transposer à la dimension du territoire où les enjeux et les gouvernances ne sont pas les mêmes. Chaque mine, toutefois, est différente… L’adaptation est permanente. Chaque mine, chaque enjeu, l’historique, les acteurs, les DWWHQWHVȐ VRQW GL΍«UHQWV ‚ Thio, berceau de la mine et de la SLN, nous n’allons pas avoir les mêmes enjeux de gestion des eaux et de répartition de la ressource que ce que nous pouvons observer à Poum où la mine est relativement récen- te. C’est une adaptation au cas par cas en fonction du site. Tiebaghi est notre site d’excel- lence en matière de gestion des eaux et d’aménagements. « La SLN joue ce rôle de médi- ateur et d’interlocuteur » Un nouveau paramètre : le changement climatique. L’affaire ne se complique- t-elle pas ? Oui. Nous pouvons faire référence aux dernières pluies HVVX\«HV GHSXLV OD ȴQ GH OȇDQ - née dernière. Nous avons eu des records de pluviométrie sur la région de Thio, nota- mment dans le secteur de Petit Borendi. Nous devons intégrer ces adaptations. Le climat évolue en permanence. L’intérêt est déjà d’avoir une meilleure connaissance de notre empreinte. Nous pour- rons ainsi mieux anticiper, et dérouler notre feuille de route et notre plan d’actions pour intégrer notamment ces phénomènes liés au change- ment climatique. Notre rôle premier est de pro- duire du minerai et du métal. Nous essayons donc de concil- ier tous ces éléments, l’envi- ronnement, l’opérationnel… Qu’observez-vous sur le plan de l’évolution du climat ? Rien qu’au niveau du suivi des précipitations, des signes ne trompent pas. Les intensités sont plus soutenues et les fréquences sont plus resser- rées. Nous notons des événe- ments exceptionnels. Nos ouvrages sont globale- ment surdimensionnés. Mais les seuils et les normes aujo- urd’hui appliqués seront-ils VXɝVDQWV ¢ OȇDYHQLU " /D TXHV - tion se pose. Comment répondre au- jourd’hui à l’obligation de gestion des eaux sur mine là où un lourd passif est à rattraper ? C’est un vrai challenge. Il faut proposer à la population des solutions qui soient vraiment en adéquation avec les be- soins, d’où l’intérêt de réunir toutes les parties prenantes autour de la table dans le but d’exprimer les attentes. Quand on a un passif assez marqué et lourd comme dans la région de Thio, c’est plus compliqué, mais il faut avancer étape par étape, en concertation avec l’ensemble des parties prenantes. Nous ne sommes pas le seul acteur. Nous travaillions avec le Fonds nickel, les communes, les prov- inces, les entreprises locales… La SLN joue ce rôle de média- teur et d’interlocuteur. Le Comité consultatif de l’environnement a pointé aux côtés de la SLN, en fin de semaine passée à Thio, l’enjeu de la gestion des eaux sur les mines. L’approche très technique est en évolution permanente. ENTRETIEN AVEC LEÏLA COURTOT © Y.M ingénieure hydrogéologue à la SLN ACTUS Leïla Courtot est hydrogéologue au département environnement de la SLN. Propos recueillis par Yann Mainguet Travaux : Le total des dépenses pour les travaux environne- mentaux à Thio, en dix ans (de 2011 à 2021), s’élève à 2,1 mil- liards de francs, selon la SLN. Dégradations : ‚ OD OHFWXUH GX 6FK«PD GH PLVH HQ YDOHXU GHV richesses minières (SMVRM), présenté en 2009, 20 000 hectares de sols nus dégradés par l’activité minière et répartis sur 21 FRPPXQHV RQW «W« LGHQWLȴ«V &H TXL FRUUHVSRQG ¢ GH OD surface de la Grande Terre. Décanteurs : La mine du Plateau, à Thio, compte 188 décan- teurs, d’après la SLN. Page 4 - Le Gratuit -N l 675 - Du 9 au 15 juillet 2021

RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=