Le Gratuit Nord 671
L e protocole est excep- tionnel, mais bien rodé. La crise sanitaire n’a rien à voir là-dedans, elle retarde seulement le départ des tau- reaux vers Tahiti. “ On a aucune visibilité sur le vol, on est prévenu trois se- maines avant. On mise sur la première semaine de juillet ”, explique Adeline Lescane, directrice de l’Upra bovine, association d’éleveurs calédo- niens prônant la sélection génétique. Les quatre bovins subissent une quarantaine de trente jours pour qu’éventu- ellement deux d’entre eux décollent vers Papeete. “ C’est une opération d’exportation : la Polynésie en a besoin pour ses femelles laitières, mais nous devons remplir certaines conditions sanitaires .” Avant de partir, les jeunes taureaux de 500 kg, deux Draugmaster et deux Bra- mousin, sont placés dans l’un des enclos du Service vétéri- naire d’inspection alimentaire et phytosanitaire (Sivap) de Païta. L’antenne de la Direc- WLRQ GHV DDLUHV Y«W«ULQDLUHV alimentaires et rurales (Davar) contrôle tous les animaux qui rentrent ou qui sortent du ter- ritoire. “ Les chiens, les chats ou les chevaux qui arrivent passent par chez nous, on assure la protection du terri- toire au port ou à l’aéroport, résume Stéphanie Sourget, re- sponsable de la section quar- antaine et santé animale. Cela ne se fait pas partout dans le monde, la Calédonie a un statut sanitaire très favorable qui impose des conditions à l’importation. ” Comme le Caillou, la Polynésie IUDQ©DLVH D ȴ[« VHV SURSUHV restrictions. Image de marque Pendant la quarantaine cha- peautée par un vétérinaire, un soigneur effectue quoti- diennement des traitements, des examens et des prélève- ments pour s’assurer que les bovins n’ont pas contracté certaines maladies craintes au fenua. “ Les animaux sont isolés de leur espèce pour éviter d’être contaminés, ils sont observés pour être sûr qu’ils ne développent rien ”, poursuit Stéphanie Sourget. Si tout se passe bien durant les trente jours, deux bestiaux seront transportés par avion dans des cages de 500 kg, nettoyées, bâchées et recou- vertes de copeaux traités pour éviter la présence d’insectes. Les deux éleveurs calédo- niens, Michelon Gyl les et Scapo Rolland, se tailleront, malgré la crise sanitaire, une image d’exportateur dans la région. Et les décennies de sélection génétique de l’Upra bovine se feront un peu plus connaître en dehors du Cail- lou. “ Pour nous, ce sont des débouchés supplémentaires GDQV OH PDUFK« GX 3DFLȴTXH se réjouit Adeline Lescane. Les éleveurs du Pacifique peu- vent importer d’Australie, de Métropole ou de Calédonie. Si cette opération réussie, ça nous permet de ne pas per- dre le lien avec nos clients .” La dernière exportation de cette envergure remonte en 2019. Deux taureaux s’étaient envolés après trente jours d’isolement. Ils étaient arrivés à bon port. La race limousine calé- donienne inscrite aux lignées de Métropole Leur robe rouge ou froment et leurs contours des yeux et du museau blancs les distinguent des autres races de bovins. Les taureaux et vaches limou- sines, qui peuplent les prairies calédoniennes depuis plu- VLHXUV G«FHQQLHV VRQW HQȴQ reconnus en Métropole. “ Tous les animaux qui naissaient ici étaient enregistrés chez nous, mais pas en Métropole. Le lien s’était perdu alors que tous nos animaux sont tous plus ou moins issus de Métropole ”, explique Adeline Lescane de l’Upra bovine. L’association d’éleveurs calédoniens mi- lite depuis 2017 pour une collaboration. Ses bovins de race limousine peuvent main- tenant être inscrits dans le livre généalogique de “ France Limousin sélection ”. L’organ- isme français est chargé de la représentation de la race bovine limousine et de son amélioration génétique. Cette reconnaissance n’aura pas d’impact dans les assiettes des Calédoniennes et des Calédo- niens. L’intérêt reste pour les agriculteurs. “ Nos éleveurs vont pouvoir bénéficier de l’image d’excellence pour l’ex- portation d’embryons limou- VLQV ORFDX[ GDQV OH 3DFLȴTXH vers le Vanuatu ou les Fidji ”, se réjouit la directrice de l’UPRA Bovine. Sept taureaux certifiés /H FHUWLȴFDW HVW DVVH] VWULFW ¢ obtenir, les animaux doivent répondre à certains critères visuels, de poids ou encore de musculature. “ Les vaches ne doivent pas avoir de poil noir dans les oreilles, ça se joue à de petits détails ”, raconte Ade- line Lescane. Tous les mâles ou toutes les femelles ne seront pas inscrits au livre métropoli- tain. Les éleveurs recenseront leurs meilleures bêtes. D’au- WDQW TXH FH FHUWLȴFDW QȇHVW SDV gratuit, il coûte 6 000 francs. “ Dans les livres généalogiques, on inscrit les animaux de races pures sous certaines condi- tions, détaille Adeline Lescane. On enregistre les ascendances pour faire évoluer les animaux, pour qu’ils soient meilleurs de génération en génération. ” Pour l’instant, sept taureaux RQW E«Q«ȴFL« GH FHWWHUHFRQ - naissance française. Les bêtes à peine âgées d’un an doivent respecter trente jours d’isolement avant d’être autorisées à partir pour Papeete, à Tahiti. Un dispositif sanitaire strict est mis en place à Païta pour assurer leur transport. DES TAUREAUX EN QUARANTAINE /HV Y«W«ULQDLUHV Y«ULȴHQW OȇDEVHQFH GH FHUWDLQHV PDODGLHV FUDLQWHV SDU OD 3RO\Q«VLH IUDQ©DLVH avant leur départ pour Tahiti ACTUS /HV WDXUHDX[ VRQW VXUYHLOO«V SHQGDQW WUHQWH MRXUV HW SDVVHQW XQH EDWWHULH GH WHVWV Brice Bacquet © Sivap © Upra bovine Page 12 - Le Gratuit Nord - N l 671 - Du 11 au 17 juin 2021
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