Le Gratuit Nord 670
R endez-vous était donné au Wen, nom donné à la ferme de Sandes Wamejo, Raynald Washetine et Joseph Washetine, mer- credi et jeudi. Agriculteurs stagiaires et formateurs s’y sont retrouvés, deux jours du- rant, pour aborder et mettre en pratique l’agroforesterie. Ce lieu n’a pas été choisi au hasard, puisqu’il fait partie du réseau de fermes de démon- st rat ion du programme 3URWªJH ȴQDQF« SDU Oȇ8QLRQ européenne. « Nous en avons sélectionné treize, sur tout le territoire. Avec ces forma- tions, c’est l’ensemble de la ȴOLªUH DJULFROH TXH QRXV VRX - tenons », explique Julie Fer- rand, animatrice territoriale agriculture et foresterie du projet Protege, à la Chambre d’agriculture. Après un échange de cou- tumes, la troupe a pris la direction du champ. Les for- mateurs, Mickaël Sansoni et Guillaume Vama, ont com- mencé par présenter le sys- tème d’agroforesterie mis en place, depuis un an, sur la vanilleraie des trois Maréens. Mickaël Sansoni détaille ses intentions par une image sim- ple. « Imaginons : le sol, c’est la batterie, et les plantes, ce sont les panneaux solaires. A Maré, on utilise une méth- ode ancestrale : la culture sur brûlis. C’est un peu comme si nous vidions le champ de ses panneaux solaires pour puiser dans la batterie. Nous voudrions juste montrer que les panneaux solaires peu- vent rester connectés à la batterie. » La suite de la formation se passe sur le plateau, sur une parcelle que les agriculteurs de Wen ont commencé à débrousser. Le mercredi après-midi est dédié à la préparation du sol. Soit à apporter le basalte, le gua- no d’hirondelle et la cendre nécessaires pour nourrir la terre. « Nous n’arrivons pas avec une vérité. Nous essay- ons, nous nous adaptons en fonction de ce qui fonctionne ou pas, en fonction du lieu, de ce qu’il y a autour de nous », précise Mickael Sansoni, ag- riculteur à Dumbéa. Les sta- giaires sont invités à cher- cher sur place les éléments nécessaires et disponibles à l’implantation d’un système avocats-agrumes sur deux lignes d’environ 15 mètres. « Il faut que l’agriculture soit un échange entre l’homme et la terre », insiste Guillaume Vama, lui-aussi agriculteur, à l’île de Pins. Jeudi, la formation s’est pour- suivie par la plantation de ba- naniers. Guillaume Vama y a enseigné une technique qu’il a lui-même expérimentée dans sa ferme. « Retourner la plante dans le sol, elle va paniquer et multiplier ses défenses immunitaires. » 8QH PDQLªUH GH OD UHQGUH plus résistante et de l’inciter à produire davantage de rejets. L’un des stagiaires exécute les gestes préconisés. Il coupe le bananier à 45 degrés vers le pied mère, côté opposé. Il enlève les racines, pour véri- ȴHU TXH OH EDQDQLHU QȇHVW SDV attaqué par les charançons et le plante dans la terre, tête en bas. Le reste du bananier sert ensuite de protection contre les charançons. Technique durable Plusieurs techniques sont ainsi éprouvées durant la journée. « Je me suis inscrit à la formation parce que je voulais apprendre de nou- velles techniques d’agricul- ture. L’ancienne méthode, c’est dur. Je vais essayer de reproduire ce que j’ai ap- pris ici. Si ça marche, nous pourrons le transmettre aux jeunes générations », témoi- gne Jean-Louis, l’un des sta- giaires. A côté de lui, Joseph complète : « Ici, nous utilisons la technique du brûlis. Nous arrivons sur une parcelle, nous la débroussons, nous la brûlons et après nous plan- tons. Mais c’est fatigant, parce que tous les ans, nous recom- mençons. Et la terre perd de sa richesse », rappelle-t-il. « Ce que nous avons appris pendant ces deux jours, c’est une technique durable. Nous allons l’essayer. Je suis heu- reux d’être venu », conclut-il avec enthousiasme. Deux jours de formation à l’agroforesterie ont été proposés aux agriculteurs de Nengone par Mickaël Sansoni et Guillaume Vama, mercredi et jeudi, dans une ferme de démonstration en agroécologie, à la tribu de Kurine. Un stage dispensé dans le cadre du programme Protege, financé par l’Europe. LES AGRICULTEURS DE NENGONÉ découvrent l’agroforesterie à Kurine De notre correspondante, Julie Maresq ACTUS Photo Julie Maresq Photo Julie Maresq Les stagiaires ont notamment découvert une technique pour couper le pied de bananier. Julie Ferrand, de la Chambre d’agriculture, et Guillaume Vama, agriculteur sur l’île des Pins et formateur en agroforesterie. Page 8 - Le Gratuit Nord - N l 670 - Du 4 au 10 juin 2021
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