Le Gratuit Nord 664

C ’est un pas de plus pour la restauration des espèces menacées sur le deuxième plus grand site de forêt sèche de Nou- velle-Calédonie. Le Conser- vatoire d’espaces naturels (CEN), Groupement d’intérêt public actif sur l’ensemble du pays, vient de terminer sa campagne de plantation à la presqu’île de Pindaï. Ces trois derniers mois, 5 000 plants d’une vingtaine d’espèces rares et menacées ont été mis en terre sur une surface de 5 hectares. “ Ces dernières années, le CEN s’est attaché à dével- opper des actions sur deux sites, à Pindaï et au domaine de Déva ”, présente Pierre Plouzennec, coordinateur du pôle forêt sèche. “L e but est d’y développer des ac- tivités exemplaires, pilotes, pour essaimer sur d’autres sites ”. Autrement dit, mettre en place de nouvelles méth- odes de plantation, de rédiger ensuite des protocoles tech- niques de restauration, qui VRQW HQVXLWH GL΍XV«V DXSUªV des collectivités comme des associations qui œuvrent à la restauration des forêts sèches du Caillou. Pour ce faire, la province Nord, gestionnaire depuis 2006 de la presqu’île, D FRQȴ« SOXVLHXUV SDUFHOOHV DX CEN, qui, depuis 2015, expéri- PHQWH GL΍«UHQWHV WHFKQLTXHV sur place, en évalue les coûts et les résultats. Cela a commencé par des plantations en zone ouverte dans les savanes dominées par les herbes et les niaoulis, “ pour pouvoir évaluer ce qu’il était possible de faire par mé- canisation, avec des engins ”, précise Pierre Plouzennec. Conduisant chaque année des campagnes de plantation, le CEN s’est ensuite essayé aux plantations en ligne, puis en corridor pour reconnecter les cœurs de forêt sèche entre eux. Un site d’une grande richesse I l en a mené d’autres en zones mixtes, entre savanes et lisières de forêt. Et depuis 2020, l ’organisme expéri- mente les plantations de forêt sèche sous le couvert végétal des gaïacs. Ceux-ci sont les premiers à repousser après les catastrophes naturelles telles que les incendies et les F\FORQHV HW R΍UHQW XQ WHUUDLQ propice aux espèces men- acées. “ C’est une ombrière naturelle, une vraie pépin- ière, un vrai levier pour aider toutes ces petites plantes ”, explique Pierre Plouzennec. Ayant débuté ses essais en protégeant individuellement chaque plante mise en terre avec des manchons, des gaines qui entourent les plants et leur bourgeon ter- minal pour les préserver des prédateurs, le CEN a opté, en 2020, pour une technique moins coûteuse en termes d’entretien. Une clôture anti-cervidés a ainsi été posée, pour créer une zone protégée de 200 hectares. C’est à l’extrémité sud de cet espace qu’ont été plantées, ces derniers mois, une ving- taine d’espèces, dont des tiarés de forêt sèche, du san- tal, du chêne gris, du houp calédonien et du Pittosporum brevispinum, une espèce endémique à VKP. Et tandis que ces 48 dernières heures, une entreprise était encore sur place pour étiquet- er les plantations et aider à constituer une base de don- nées, les équipes ont décou- vert des plants de Pittospo- rum gatopense, une espèce endémique à Gatope (Voh), en phase de production de graines. Une bonne nouvelle. Outre ces missions, des ac- tions de sensibilisation du public sont fréquemment menées à Pindaï. Des pan- neaux d’ informations ont été posés et des animations scolaires sont menées par le Centre d’initiation à l’envi- ronnement. Sur un plan pédagogique, en partenariat avec le lycée Mi- chel-Rocard, des adolescents, futurs techniciens forestiers, visitent et interviennent sur la presqu’île et la forêt sèche de Tia. “ Il s’agit de montrer ces travaux pour que les vois- ins et les usagers aient con- science de la richesse du site. Il y a de vraies pépites ici” , conclut Pierre Plouzennec. Le Conservatoire d’espaces naturels vient d’achever la plantation de 5 000 arbres, à la presqu’île de Pindaï. Il expérimente une nouvelle méthode de restauration écologique, sous les gaïacs.. 5 000 PIEDS DE FORÊT SÈCHE plantés sous couvert végétal Gédéon Richard ACTUS © Conservatoire d’espaces naturels Depuis l’an dernier, le CEN expérimente la plantation de forêt sèche sous les gaïacs, qui jouent le rôle d’ombrière naturelle pour les jeunes plants d’espèces menacées. C’est une ombrière natu- relle, une vraie pépinière Page 2 - Le Gratuit Nord - N l 664 - Du 23 au 29 avril 2021

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