Le Gratuit Nord 663

E n prenant le secteur de la fonction publique au gou- vernement et en devenant de fait le président du Conseil d’administration de la Caisse, Vaimua Muliava a hérité d’un dossier épineux et d’un étab- lissement aux comptes déjà chaotiques. En début d’année a été lancé le Plan d’urgence de redressement budgétaire de la Caisse. Reprenant la proposi- tion du conseil d’administration de la CLR, le gouvernement a voulu faire voter une augmen- tation du taux de la retenue pour pension (part salariale) de 9,50 à 10,50 %, une aug- mentation du taux de la con- tribution pour pension (part patronale) de 22,50 à 24,50 % et une augmentation du taux de la minoration des pensions de 5 à 5,50 %. « Depuis plusieurs années, la VLWXDWLRQ ȴQDQFLªUH GH OD &/5 se dégrade pour atteindre, à OD ȴQ GH OȇDQQ«H XQ G«ȴ - cit de 1,563 milliard de francs, portant le fonds de roulement à 6,259 milliards de francs et la trésorerie de la caisse à 4,823 milliards de francs (soit trois mois de prestations) », précisait alors l’élu. Le dossier patiente au Congrès Ces mesures devaient per- mettre de stabiliser la situa- WLRQ ILQDQFLªUH GH OD &/5 HQ augmentant ses recettes, sur une année pleine, de 1,6 mil- liard de francs, et de laisser le temps d’élaborer un plan de redressement durable à moyen et long termes pour assurer la viabilité du régime. Une prise de conscience, déjà, qui permet d’avancer. Bien mieux qu’en 2019 où les magis- trats de la cour déploraient que « les collaborateurs du cabinet du membre du gouvernement en charge de la fonction pub- l ique ou du président du gouvernement », dont le por- tefeuille inclut l’équilibre des comptes sociaux, « ont indiqué ou montré par leurs réactions ne pas connaître le régime et VHV SHUVSHFWLYHV ȴQDQFLªUHV /D lecture des débats du conseil d’administration montre que les administrateurs partagent globalement la même incom- préhension de la situation ». Sauf que cette prise de con- VFLHQFH QH VXɝW SDV /HV PDJ - istrats de la CTC préconisent « la poursuite des travaux ac- WXDULHOV HW GH OD U«ȵH[LRQ VXU OD réforme et le rééquilibrage de long terme du régime ». Des réformes de fond que Vaimua Muliava s’était engagé à entam- HU GªV U«FHSWLRQ GX UDSSRUW GȇREVHUYDWLRQV G«ȴQLWLYHV Entre-temps, le gouvernement, même si le responsable de l’Éveil océanien reste président du Conseil d’administration de la CLR, est tombé. Réduit pour OȇLQVWDQW DX[ D΍DLUHV FRXUDQWHV Les dossiers se sont accumulés avec la crise sanitaire, et celui de la CLR semble être bloqué DX &RQJUªV /H WH[WH SRXU VDX - ver la Caisse, aumoins ces deux prochaines années, n’a toujours pas été soumis au vote. Du côté du syndicat des re- traités, ce rapport de la CTC constitue une nouvelle alerte. « Comme il y a déjà pu en avoir à de nombreuses reprises, pes- te le président de l’organisation, Dominique Frontier . Il n’y a ja- mais eu de volonté politique de s’intéresser à la Caisse depuis des années. Sauf que mainte- nant, nous sommes au bord GX JRX΍UH /D &DLVVH ULVTXH GH VȇH΍RQGUHU OȇDQQ«H SURFKDLQH Et les mesures portées par Vaimua Muliava ne semblent SDV ¬WUH OD SULRULW« GX &RQJUªV Cela fait plus de 20 ans que nous tentons d’alerter ». La Caisse locale de retraites connaît des difficultés depuis de nombreuses années. Mais celles-ci pourraient devenir insurmontables d’ici quelques mois si aucune réforme n’est entreprise. C’est ce qui ressort du rapport de la Chambre territoriale des comptes sur l’organisme qui gère les retraites des fonctionnaires locaux. CAISSE LOCALE DE RETRAITES © Nicolas Petit Malgré la notion d’urgence explicite , le Congrès n’a toujours pas voté la mesure en faveur du redresse- ment budgétaire de la Caisse. Des mesures d’urgence toujours pas votées Jean-Frédéric Gallo ACTUS Repères : Le régime a été créé en 1954 en LQW«JUDQW GHV ERQLȴFDWLRQV GȇDQ - cienneté réduisant à trente ans la durée de cotisations néces- saire pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Il permet- tait aux agents de prendre leur UHWUDLWH ¢ DQV DSUªV WUHQWH années de service ce qui n’était ILQDQFLªUHPHQW SDV «TXLOLEU« en termes de durée et de mon- tant total cotisé au regard de la durée et du montant total de pension versé. Il y avait encore huit cotisants pour un pension- né en 1986. Ceci a permis l’accumulation de réserves qui ont généré des produits de placements améliorant encore la situation excédentaire du régime. Le ré- gime a cumulé les excédents jusqu’en 1999, leur maximum ayant atteint 34 023 MF CFP. Depuis, le régime et l’établisse- PHQW VRQW HQ G«ȴFLW )LQ le fonds de roulement n’atteig- nait plus que 7 822 MF CFP soit une diminution de 26 201 MF CFP depuis le plus haut de &HWWH FRQȴJXUDWLRQ «WDLW cependant exceptionnelle et s’est dégradée au fur et à me- sure que les premiers fonction- naires entrés dans le régime ont fait valoir leur droit à la retraite. “ Les échecs successifs de la gouvernance de l’établissement ¢ U«WDEOLU Oȇ«TXLOLEUH ȴQDQFLHU GX régime depuis 20 ans découlent en partie d’une expertise insuf- ȴVDQWH VXU OH U«JLPH ” indique la CTC. Une prise de conscience, déjà, qui permet d’avancer. Page 6 - Le Gratuit Nord - N l 663 - Du 16 au 22 avril 2021

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