Le Gratuit Nord 660
Emma Boéhé Emma Boéhé mène son activité au grand air. Depuis plus de 20 ans, elle vit de la cueillette de graines que la Siras, une société spécialisée dans la réhabilita- tion de sites dégradés, dans la gestion et l’aménagement de milieux naturels, recherche. Malgré le confinement, elle continue sa collecte, car « là où je vais, il n’y a pas de route et je ne risque pas de rencontrer quelqu’un », explique-t-elle. De plus, cette activité est le seul revenu dont elle dispose pour combler les besoins de son foyer. Pour mener à bien sa cueillette, Emma s’en va dans le maquis et sur les terrains miniers pour récolter les graines d’herbacés et d’arbustes. « Toutes les graines y sont bonnes à récol- ter », poursuit, cette mère de famille de 47 ans. Installée à la tribu de Kua, depuis plus de 24 ans, avec son concubin et ses deux garçons, Emma rappelle son isolement des axes de cir- culation. Pour atteindre Kua, il IDXW HQ HHW ORQJHU OD PHU HW contourner des montagnes en empruntant l’ancienne route qui relie Houaïlou à Kouaoua. Régulièrement, lors des in- tempéries, cette communauté est totalement isolée. Dans la tribu, familles et clans sont au FRXUDQW GX FRQȴQHPHQW HW OH contact avec l’extérieur reste très faible. « Ce sont seulement les gens qui vivent à Poro qui viennent ici », témoigne Emma. La Siras, quant à elle, ne vient voir les collecteurs comme Emma, qu’une fois tous les deux mois. « C’est très bien comme cela pour nous. Nous lui proposons notre récolte. Elle achète les graines au gramme ou au kilo », livre-t-elle. Et leurs prix varient, selon qu’elles soient brutes ou nettoyées. « Ce qui est bien, c’est que je n’ai pas d’horaire et que quand je n’ai pas envie d’y aller, je vais un peu au champ », apprécie Emma. De notre correspondante Marie-Laure Euriboa Xavier Vanni Xavier Vanni est responsable technique et salarié du club sportif Les Toiles du Lagon, à la base nautique de Pandop. 'HSXLV OH FRQȴQHPHQW OD VWUXF - ture, propriété de la province Nord, est fermée. Xavier se sent impuissant. La réouverture est suspendue aux décisions du haut-commissariat, de la di- rection des sports et des ac- tivités socio-éducatives de la province et de la direction de la jeunesse et des sports de la Nouvelle-Calédonie. Dès la re- prise d’activités, sa première tâche sera de recontacter les chefs d’établissement scolaire pour reprogrammer les activi- tés prévues, tout en collant aux programmes scolaires établis en début d’année. Il en est de même avec la Mission lo- cale d’insertion des jeunes et avec un centre de vacances de Nouméa. Xavier n’oublie pas les adhérents du club nautique, qui ne peuvent ni s’entraîner pour les régates prévues en province Nord, ni pour le chal- lenge Naviguons ensemble. &RQȴQ« ¢ GRPLFLOH VRQ WUDYDLO reste en attente, le matériel de voile ne peut être ni réparé ni entretenu, et les demandes de subventions du club sont en suspens. Xavier se retrouve, de nouveau, en chômage partiel. Il évoque avec amertume son expérience de l’année dernière. « Après la levée du confine- ment, début mai 2020, les ac- tivités n’avaient pu reprendre que deux mois plus tard à la base nautique », rappelle-t-il. Il se souvient également que, SRXU E«Q«ȴFLHU GX GLVSRVLWLI H[ - ceptionnel de chômage partiel, la démarche en ligne avait été très compliquée. Ce n’est qu’au mois de novembre qu’il avait ȴQDOHPHQW UH©X IUDQFV S’ils gardent le sourire derrière leur masque et passent davantage de temps en famille, comme la plupart des Calédoniens, en Brousse, de nombreux travailleurs doivent composer avec le confinement. EN BROUSSE, LES TRAVAILLEURS © Catherine Memin ;DYLHU 9DQQL HVW FRQȴQ« ¢ GRPLFLOH HW QȇD SDV UHYX OD EDVH QDXWLTXH GH 3DQGRS GHSXLV OH OXQGL PDUV &HWWH GHUQLªUH HVW IHUP«H MXVTXȇ¢ QRX - YHO RUGUH s’adaptent tant bien que mal à la crise sanitaire $SUªV OD FXHLOOHWWH (PPD WULH OHV JUDLQHV UDPDVV«HV GDQV OH PDTXLV PLQLHU ZOOM Page 8 - Le Gratuit Nord -N l 660 - Du 26 mars au 1er avril 2021
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