Le Gratuit Nord 660

Olivier Joséphine Olivier Joséphine est directeur de l’établissement d’héberge- ment pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Kou- mac. À l’annonce des mesures sanitaires, il a déclenché le con- finement total de l’établisse- ment. Un service en chambre a été instauré pour les résidents les plus autonomes, qui peu- YHQW UHVWHU FRQȴQ«V GDQV OHXU pièce. Ils doivent se contenter du couloir pour leurs seules sorties. Les autres résidents sont en salle commune pen- dant la journée, où le personnel veille au maintien du respect de la distanciation. Si la plupart comprennent bien les raisons du confinement, la situation est plus compliquée pour les malades atteints d’Alzheimer. Quant au personnel, il doit Y«ULȴHU VD WHPS«UDWXUH DYDQW chaque prise de service et mul- tiplie les lavages de mains. En comparant la situation à celle du premier confinement, en 2020, le directeur estime avoir une « meilleure organisation au niveau du personnel ». « Le stress est moindre. Le per- sonnel est vacciné à 98 % et il en est de même pour les rési- dents », explique-t-il, rappelant que chaque établissement pour personnes âgées organise les FRQGLWLRQV GH VRQ FRQȴQHPHQW En complément de cette activi- té, Olivier Joséphine est gérant du magasin d’alimentation LGO. Il y compose avec l’arrêté municipal qui régule les horai- res d’ouverture des commerces GH OD FRPPXQH DȴQ Gȇ\ OLPLWHU les déplacements. Peu concerné par la mesure, le magasin a mis en place un protocole de sécurité. Cela a entraîné deux embauches tem- poraires. Une personne supplé- mentaire est en caisse, pour DYRLU XQ ȵX[ SOXV UDSLGH GDQV le magasin et moins d’attente à l’extérieur. Une deuxième per- VRQQH HVW FKDUJ«H GX ȴOWUDJH à l’entrée du magasin, pour faire respecter les consignes de distanciation et limiter à trois personnes l’accès à l’intérieur du commerce. Marie-Annick Seraphim Marie-Annick Seraphim est sa- peur-pompier à l’aérodrome. Plus exactement, elle est agent du SSLIA (Service de sauvetage et de lutte contre l’incendie des aéronefs). Avant le confine- ment, elle opérait seule, à rai- son de huit heures par jour, du lundi au vendredi, et veillait à la sécurité de la piste, pour l’atter- rissage des avions privés et des vols affrétés par la SLN pour les capitaines des minéraliers ainsi que pour les évacuations VDQLWDLUHV 'HSXLV OH FRQȴQH - ment, le 9 mars, Marie-Annick, ne se rend plus que deux heu- res par jour à l’aérodrome. Le reste du temps, en dehors de son temps de présence, les vols passent en niveau 1. Cela sig- QLȴH TXH OHV DYLRQV VH SRVHQW seuls et opèrent sans le soutien d’un pompier. A l’aérodrome, des masques, du gel hydroal- coolique et du désinfectant pour le matériel ont été remis par la province Nord. Seul le manque de combinaison de rechange l’empêcherait éven- tuellement de prêter main-forte aux équipes du Samu. « Nous n’avons pas à le faire, mais nous le faisons quand même. Des bras de pompier peuvent parfois être utiles, vu l’embonpoint de certaines vic- times évasanées sur Nouméa », explique-t-elle. 5«PXQ«U«H SDU XQ VDODLUH ȴ[H Marie-Annick est consciente de sa chance de ne pas de- YRLU IDLUH IDFH ¢ GHV GLɝFXOW«V financières en raison de sa baisse d’activité. « /D GLɝFXOW« est davantage liée au manque de temps sur le lieu de travail, pour y accompl ir l ’ensem- ble des tâches nécessaires », détaille-t-elle. Elle angoisse par conscience professionnelle. « &ȇHVW GLɝFLOH GH VH GLUH TXȇXQ avion peut atterrir et avoir une GLɝFXOW« VXU OD SLVWH VDQV TXȇXQ pompier soit présent », témoi- gne la combattante du feu. « Pas de conscience du danger » Henri Rieu, garde champêtre, rappelle qu’en complément du FRQȴQHPHQW VWULFW XQ DUU¬W« municipal a été pris à Kou- mac pour limiter les déplace- ments dans les rues, entre 19 heures et 5 heures du matin. « De nombreuses personnes ne prennent pas cela au sérieux, et ne respectent [ces décisions] que pour éviter les amendes. Elles ne se rendent pas compte du danger », déplore-t-il. Henri Rieu estime également qu’avec OH FRQȴQHPHQW m des jeunes se retrouvent livrés à eux-mêmes et que le nombre d’incivilités augmente ». De même, bien que les feux soient interdits au village, le garde champêtre en constate de nuit. Il compte sur le renfort de deux gardes champêtres pour étendre les activités de police de route et contrôler davantage véhicules et piétons. S’ils gardent le sourire derrière leur masque et passent davantage de temps en famille, comme la plupart des Calédoniens, à Koumac, de nombreux travailleurs doivent composer avec le confinement. Qu’ils soient sapeur-pompier, garde champêtre, directeur d’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes, commerçant ou salarié de club sportif, plusieurs habitants de la commune témoignent de leur situation professionnelle et des aménagements qu’ils ont dû prendre. A KOUMAC, LES TRAVAILLEURS © Catherine Memin Olivier Joséphine, au fond à gauche, en compagnie de personnels de l’Ehpad qu’il dirige. s’adaptent tant bien que mal à la crise sanitaire De notre correspondante Catherine Memin Seule pompier à l’aérodrome, Marie-Annick n’y passe plus que deux heures par jour. ZOOM Page 6 - Le Gratuit Nord -N l 660 - Du 26 mars au 1er avril 2021

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