Le Gratuit Nord 656

A près le premier homme kanak, la première femme. Mims y Da l y , gé r an t e de l’entreprise d’ameublement House, prend les commandes du Medef. Elle remplace Samuel Hnepeune parti pour entrer au gouvernement.” Je vais assurer la mandature jusqu’aux prochaines élections du comité exécutif en mai 2022 ”, expl ique la cheffe d’entreprise de 44 ans. Sa nomination a fait “ consensus ” au sein du comité exécutif, obligé d’élire rapidement un nouveau président après la démission de l’ancien. Elle a pris logiquement la place de Samuel Hnepeune parce qu’elle était sa première vice-présidente. “ Ça été simple, assure Valérie Zaoui, première vice-présidente de Mimsy Daly. On a seu l ement déca l é l es postes et remplacé ceux qui ne pouvaient plus continuer ”. La présence de Samuel Hnepeune au gouvernement est-elle réjouis- sante ? “ J’espère qu’il appliquera ce qu’il martèle depuis un an, mais quelle que soit la vision, nous avons les mêmes problèmes à gérer ” , répond la nouvel le présidente. Mimsy Daly et son bureau, composé de deux femmes et sept hommes, s’inscrivent “ dans la continuité de Samuel ” et avec “ la même feuille de route ”. Le Medef mise sur la relance économique et pointe surtout l’avenir incertain de la Calédonie. Selon le syndicat, le secteur du nickel va mal, celui du bâtiment ne va pas mieux et les autres seront bientôt menacés. “ Il va falloir que quelqu’un investisse et la Calédonie n’est pas capable de le faire ”, déplore Mimsy Daly. “ L’union sacrée ” Le nouveau bureau du Medef veut se tourner vers l ’Union européenne et vers l’État français. “ Nous n’avons pas accès à certains dispositifs européens, alors que nous sommes un ter r i toi re français ”, poursuit-elle. Face à la situation, la quadragénaire appelle à “ l’union sacrée ” et à la fin des blocages. “ Nous devons trouver une solution entre les syndicats de patrons et de salariés pour avancer sur les sujets principaux ”, indique Mimsy Daly. La question de Vale bien sûr, mais aussi les conséquences de la crise sanitaire. “ En 2021, on va rentrer dans le plus dur de la crise, prophétise la présidente du Medef. Et on va détester. ” ZOOM Le syndicat des patrons a nommé, à l’unanimité, Mimsy Daly, ancienne vice-présidente de Samuel Hnepeune, à la tête de l’organisation, la semaine dernière. MIMSY DALY Mimsy Daly a pris la tête de l’organisation patronale après la démission de Samuel Hnepeune. prend les rênes du Medef L a décision sonne comme un revers pour les associations e n v i r o n n e m e n t a l e s . S’opposant depuis toujours aux campagnes de “ prélèvement ” des requins, qu’elles jugent “ à l ’aveugle ” , “ inut i les ” et “ sans IRQGHPHQW VFLHQWLȴTXH ”, Ensemble pour la planète (EPLP) et Sea Shepherd ont attaqué devant le tribunal administratif l’arrêté pris par la présidente de la province Sud en juin dernier, autorisant la capture et l’euthanasie de requins- tigres et bouledogues, quelques jours après l ’attaque mortelle d’un véliplanchiste vers le platier Ricaudy (Nouméa). Au terme de ses conclusions, la rapporteure publ ique Nathal ie Peuvrel a demandé au tribunal administratif d’” écarter les moyens ” soulevés par les associations et de conclure “ au rejet des requêtes ”. Une “dérogation” à la protection des requins En réponse à l’un des arguments des requérants, à savoir que “ le prélèvement de requin constitue XQH PHVXUH LQHɝFDFH HW LQXWLOH ”, que “ des solutions alternatives existent ” et que “le requin est une espèce protégée “ dont la pêche est interdite, la magistrate a précisé qu’” un article prévoit dans le code de l’environnement qu’ il peut être dérogé à cette interdiction à condition de ne pas nuire au maintien dans un état de conservation favorable les populat ions des espèces concernées ”. “ La dérogation peut justement être accordée lorsque des intérêts relatifs à la protection de la vie humaine le justifient ”, a déc l aré Natha l i e Peuvre l , soul ignant qu ’ i l “ appar t ient aux autorités administratives compétentes de déterminer les mesures les mieux à même de réduire les risques d’attaques de requins et leur degré d’urgence ”. La rapporteure publique s’est appuyée su r une dé c i s i on du Consei l d’État, expl iquant que le prélèvement, “ mesure controversée ”, “ VHPEOH HɝFDFH ” lorsque les squales “ se sont sédentarisés ”. “ Vous relèverez, s’adresse la juge à la juridiction, que la zone concernée du récif Ricaudy est régulièrement utilisée par les pratiquants de sports nautiques et que plusieurs témoignages concordants avaient fait état de la présence d’un requin de grande taille dans la zone, laissant supposer qu’il s’était sédentarisé ”. Ce qui fait dire à la magistrate que “ le caractère nécessaire ” du prélèvement “ semble établi ”, “ de même que sa conformité à l’objectif de protection humaine ”. “ L’autorisation contestée ne portait que sur un nombre maximum de dix spécimens et était limitée à la zone de di spar i t ion du véliplanchiste, ce qui n’est pas de nature à porter atteinte ” à la population de requins. “ D’autres m e s u r e s p r é c é d e mm e n t instaurées telles que l’interdiction du shark feeding et la campagne de sensibilisation au risque requin ” ne sont pas apparues comme “ des PHVXUHV DOWHUQDWLYHV HɝFDFHV HW rapides .” La rapporteure publique a donc conclu au rejet des requêtes d’EPLP et de Sea Shepherd. Des associations veulent faire annuler l’arrêté de la province Sud autorisant la capture de squales après l’attaque d’un véliplanchiste au récif Ricaudy, en juin dernier. Le tribunal administratif s’est penché sur l’affaire. Requins «prélevés» Page 4 - Le Gratuit Nord - N l 656 - Du 26 février au 4 mars 2021

RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=