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L ’éleveur de Voh est parti “ précipitamment ”, selon ses proches. Depuis l’an- nonce de la mort d’Éric Babin dans un accident de moto à Voh, lundi, ils lui rendent hommage. “ J’ai beaucoup de chagrin ”, reconnaît Charles Ohlen, éleveur bouraillais et président de l’Association des propriétaires et professionnels des courses hippiques (APSCH). I l connai ssai t Ér i c Babin, vice-président de l ’APSCH, depuis qu’ils étaient “ gamins ”. “ Éric a toujours été un passion- né de chevaux, et il a beaucoup contribué au développement de l’activité hippique, notam- ment quand il était au gou- vernement ”, raconte-t-il. Son ami d’enfance veut se rappel- er “ d’un original ” avec un “ fort ” caractère. “ Il allait droit au but. ΖO «WDLW EUXW GH G«FR΍UDJH HW LO était apprécié pour ça. Il va nous manquer ”, poursuit-il. Un “Calédonien du Nord” Harold Mar t in ut i l i se les mêmes adjectifs pour rappel- er à sa mémoire ce “ Calédo- nien du Nord ”. Le sexagénaire était chargé de l’agriculture dans son deuxième gouver- nement. “ C’était un éleveur très talentueux qui allait au bout des choses et un homme politique attaché aux valeurs de la République qui a beau- coup donné à la Calédonie ”, précise l’ancien président. Sur les réseaux sociaux, ceux qui l’ont connu n’ont pas tardé à vanter l’homme qu’il était. “ L’élevage calédonien vient de perdre un éminent membre GH VD ȴOLªUH ”, déplore Philippe Rolland, président de l’associ- ation d’éleveurs de Nouvelle- Calédonie UPRA Bovine. Des personnalités non-indépen- dantistes, camp politique pour lequel il a milité, se sont aussi manifestées. L’ancien sénateur Simon Loueckhote a salué “ l’ar- dent défenseur de la Calédo- nie française “. Il regrette son “ départ précipité ” qui “ laisse un vide au sein de la grande famille loyaliste du Nord .” “Une figure de la Brousse” Philippe Dunoyer de Calédonie ensemble vante “ l’exemple de FHV ȴJXUHV TXL LQFDUQHQW SUR - fondément l’âme calédonienne, SLRQQLªUH HW FRXUDJHXVH ȴªUH et généreuse. ” Il se souvient d’un homme politique “ entier, déterminé, visionnaire, opin- iâtre .” Réunis mardi, les mem- bres du gouvernement ont re- specté une minute de silence pour rendre hommage à cette “ ȴJXUH GH OD %URXVVH HW KRPPH politique investi ”. ACTUS ÉRIC BABIN, UN ÉLEVEUR «TALENTUEUX» ELISSON HATJOPOULOS et un homme «brut de décoffrage» espère accompagner les détenus L’éleveur-propriétaire de Voh est mort dans un ac- cident de moto, lundi dernier. Les personnalités politiques et les agriculteurs qui l’ont côtoyé lui rendent hommage. Originaire de Koumac, Elisson Hatjopoulos a 40 ans. Attirée « par les métiers de la loi », elle souhaite devenir sur- veillante, au centre de détention de Koné. Elle a passé ce mercredi la première épreuve du concours qui y mène. « Nous serons là pour accom- pagner les détenus, pas pour les casser. Nous gérons de l’hu- main dans ce métier », explique Elisson Hatjopoulos. Âgée de 40 ans, originaire de Koumac, où elle réside, c’est l’une des quelque 3 000 candidats à l’un des soixante-dix postes de surveillant du futur centre de détention de Koné, qui ouvrira l’an prochain. Pour maximiser ses chances de réussite, elle a suivi une longue préparation, à Touho. Mariée à un garde nature et mère de trois enfants, Elisson VȇDSSU¬WH ¢ YRLU VRQ ȴOV LQW«JUHU XQH «FROH GH VRXV RɝFLHU SRXU devenir commando dans la ma- rine. Elle reconnaît « qu’il y a un état d’esprit dans la famille ». Titulaire d’un BEP service aux personnes, passé en 1998 à Pouébo, elle a été agent d’en- tretien et a vécu en Métropole durant 10 ans. Mais, depuis tou- jours, elle a une attirance « pour les métiers de la loi ». Depuis un moment, Elisson a envie de changer de vie, d’avoir davan- tage de stabilité et d’exercer un métier d’action et de soutien. Ayant présenté un concours de l’armée, dont elle a validé l’écrit, avant d’être recalée à la visite médicale, elle a gardé son envie en tête. Lorsqu’une personne de la Mission d’inser- tion des jeunes (MIJ) croisée par hasard, en mairie, l’a informée de la tenue d’une présentation du futur centre de détention de Koné, elle s’y est rendue avec intérêt. Et elle a sauté sur l’occasion. « Je me suis dit que c’était une belle opportunité », FRQȴUPH W HOOH Dans la foulée, Elisson a in- tégré, en septembre 2019, une préparation organisée par la MIJ et soutenue par la province Nord au Centre de formation de Touho. « D’une durée initiale de deux mois, elle est passée à quinze mois, au gré de la situ- ation sanitaire mondiale. Nous y avons été très soutenus », assure-t-elle. Comme vingt-six autres candidats préparés au cours de deux sessions, elle y a suivi des cours de culture générale, d’histoire de France et des institutions politiques de la Cinquième République, de mathématiques et de logique, a abordé des notions de droit et s’est entraînée à gérer des situations conflictuelles avec les détenus. Passage devant un psychologue « Nous avons également été formés à la dis- cipline, à la tenue et à l’expres- sion. Nous avons eu des for- mateurs de très bonne qualité qui nous ont beaucoup accom- pagnés », poursuit-elle. « Nous y avons beaucoup appris sur l’humain, parce que nous som- mes tous arrivés avec nos car- actères et qu’il a fallu apprendre à composer avec . » Pour être certaine d’être à l’heure mercredi dernier pour l’épreuve écrite d’admissibil- ité au concours de surveillant pénitentiaire, Elisson a quitté Koumac la veille, et a traversé la Voh, qui, sortie de son lit, avait déjà recouvert la route. À la sortie de l’épreuve, si elle n’a pas eu de surprise, comme ses concurrents, elle appréhende un peu. « Il y a beaucoup d’in- scrits pour peu d’élus », rap- pelle-t-elle. Alors tous les jours, Elisson s’entraîne, en vue de l’épreuve physique. « Elle sera très dure. Il faut faire 9,14 secondes au 60 mètres, réussir un temps sur 400 mètres et réussir un lancer de poids », détaille-t-elle. Devant un psychologue et un jury, lors de l’oral, elle devrait étayer ses motivations et son ambition. « Nous devrons ac- compagner, donner envie aux détenus de se réinsérer dans la société », conclut-elle. Page 4 - Le Gratuit Nord - N l 651 - Du 22 au 28 janvier 2021

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