Le Gratuit Nord 644
C hristine Pollabauer, une biologiste née en Au t r i che , venue en alédonie pour faire sa thèse est tombée amoureuse de la nature du Caillou. Mais aussi de son « effarement face à l’absence totale, à l’époque, d ’ i nv e s t i s s emen t pou r l a préserver ». Après quinze ans d’existence et plus de 15 000 arbres plantés, Mocamana (Mon Caillou, ma nature) peut être fière du chemin parcouru. L’association poursuit ses actions phares, dont notamment le programme Esprit forêt, sur le site de Fort Tereka, à Nouville. « Globalement, notre action consiste à s’intéresser à des milieux naturels qui sont très riches et qui n’ont pas de statut de protection particulier. Ici à fort Tereka, une espèce sur dix est sur la liste rouge de celles en voie d’extinction », explique-t-elle. E n 2 0 0 8 , l e s p r em i è r e s autorisations de restaurer la forêt sèche de la presqu’île ont été accordées. Mais aucune décision n’a été prise depuis pour que le site soit protégé. Une pétition est d’ailleurs en ligne sur le site change.org qui a dejà recueilli 3 743 signatures. Le programme s’étend sur d’autres sites de forêt humide au Parc des Grandes Fougères et de maquis minier au Mont-Dore. 385 adhérents F o r t e de 385 adhé r en t s , Mocamana s’appuie en réalité sur une vingtaine de bénévoles qui participent chaque semaine à l’entretien des parcelles replantées, plus ceux qui font la couture ou la comptabilité. L’association est toujours à la recherche de bonnes volontés. Car si le nerf de la guerre, c’est l’argent, ce sont bien les soldats qui mènent la guerre sur le terrain. A l’image de Steve, 42 ans, originaire de Lifou, qui a intégré l’association il y a trois ans. « Je participe aux chantiers et parfois je propose aux SDF de venir m’aider, ça leur fait quelques pièces. On fait surtout du reboisement et de l’entretien. Au début il n’y avait pas beaucoup d’hommes ni de Kanak, maintenant ça évolue ». « Au début ça m’a dérangée, confirme Christine Pollabauer. On faisait de la préservation avec essentiellement européens et des femmes. Ça a changé, on a beaucoup de mixité à présent et une nouvelle vague de jeunes qui s’investissent. » Le volet Feves (forêts, espaces verts écologiques et solidaires) de l’action de Mocamana a ainsi pour objet d’inclure des personnes en situation d’exclusion au travers de conventions pour les TIG avec le tribunal, avec les SDF de Macadam. Toujours en quête de bénévoles l’association s’appuie sur le succès de ses formations de fabrication de produits ménagers, ses a t e l i e r s de r éduc t i on des déchets, de compost, de permaculture, etc. Mais aussi sur la participation de plus en plus d’entreprises au programme de compensation carbone volontaire qui consiste à financer des arbres en fonction de leur bilan carbone automobile annuel et de subventions qui n’ont pas subi de baisse drastique depuis quinze ans. L’association est joignable au 27 11 77 ou au 77 34 36. ZOOM Créée en 2005, Mocamana, l’Esprit nature mène de nombreux combats pour défendre la riche biodiversité du Caillou. MOCAMANA AU SERVICE de la nature depuis 15 ans Christine Pollabauer est à l’origine de la création de Mocamana, l’Es- prit nature. © Thierry Perron C et événement, organisé en écho de la Journée m o n d i a l e d e l a prématurité, était destiné à sensibiliser et à informer les Calédoniens sur la prématurité. Chaque année, environ 300 bébés naissent à moins de 37 semaines de grossesse en Nouvelle-Calédonie. « N o u s n o u s s omme s beaucoup inspirés de ce qu’a déjà fait la Polynésie, qui a organisé la même journée l’année dernière. L’événement a eu un franc succès, indique Ophélie Muret, présidente et fondatrice de l’association Nos bébés kangourous, à l’origine de la journée. Pour nous, c’est l’occasion de faire parler la prématurité qui est un sujet dont on parle assez peu même aux mamans qui attendent un bébé, mais aussi de remercier le service de néonat qui est là au quotidien pour sauver la vie de nos enfants. » Des expositions de photos, un mur de témoignages de parents de prématurés, une couveuse, un atelier pour apprendre les gestes à adopter pour éviter la mort subite du nourrisson, plusieurs stands et un goûter ont attiré un grand nombre de visiteurs. Nos bébés kangourous en soutien Le pari est donc réussi pour l’association organisatrice de cette manifestation qui soutient, au quotidien, les familles de bébés prématurés en Nouvelle-Calédonie grâce notamment à de l’écoute ou encore au partage de l’expérience des parents sur la façon de vivre la prématurité. « Nous réalisons des projets en dehors et au sein du service de néonatalité pour créer du lien et des moments de détente pour les parents qui sont dans le service, précise Ophélie Muret. Nous apportons aussi du soutien matériel pour leur confort dans cette épreuve. Nous avons par exemple acheté trois lits pour que les mamans puissent s’allonger et se reposer à côté de leur bébé hospitalisé. » Des gestes qui sont bienvenus GDQV FHV PRPHQWV GLɝFLOHV /ȇDVVRFLDWLRQ RUH GH SOXV XQH aide administrative et juridique encore une fois destinée aux parents sur toutes les questions liées au congé maternité ou à l’allocation prénatale. Le grand hall du Médipôle à Dumbéa-sur-Mer, a accueilli la semaine dernière la première journée des Prémas du Caillou. Sensibiliser à la prématurité Une couveuse était exposée dans le hall du Médipôle. Le personnel du service de « néonat » était présent pour expliquer son fonctionne- ment aux curieux. © Nicolas Petit Page 8 - Le Gratuit Nord - N l 644 - Du 27 nov. au 03 déc. 2020
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=