Le Gratuit Nord 644

« Attendre, ce serait mettre la Nouvelle- Calédonie en danger » À la lumière des deux dernières décisions de justice, l’OPT a décidé de foncer. L’Office s’est lancé dans les travaux de préparation du fameux second câble sous-marin, celui qui doit « sécuriser » la connexion i n t e r ne t de l a Nou v e l l e - Calédonie. Gondwana nous relie actuellement à l’Australie, Gondwana 2 devrait donc atteindre Fijdi. E t t an t p i s s i l a So c i é t é calédonienne de connectivité internationale (SCCI) n’a pas jeté Oȇ«SRQJH /HV KRPPHV GȇD΍DLUHV Rémi Galasso et Steffen Holzt espèrent toujours faire triompher leur projet de raccordement au câble Hawaiki, qu’ils détiennent également. Une flopée de procédures sont toujours en cours – un « acharnement judiciaire », dit Yoann Lecourieux – mais l’OPT n’a aucunement l’intention de temporiser. « Attendre, ce serait mettre la Nouvelle-Calédonie en danger », assène le président du conseil d’administration, insistant sur la mésaventure subie par Tonga, privé d’internet pendant près de deux semaines, dé- but 2019. Quant à la suite du combat devant les tribunaux, il est confiant. « La cour d’appel de Paris, ce n’est pas non plus la supérette du coin. Sa décision a de la valeur. » Mise en service en 2022 ? En avril, l’OPT avait désigné Alcatel submarine networks (ASN) vainqueur de l’appel d’offres. La société française posera le câble, qui restera la propriété de l’établissement public. L’étude marine est « en cours » et durera jusqu’au mois de janvier, avec pour mission de cartographier les fonds « à la patate près », dixit Auxence Fafin, directeur général de l’Office. Après une phase de fabrication du câble qui durera plusieurs mois, la « pose principale » sera réalisée entre août et octobre 2021. La mise en service de Gondwana devrait ensuite avoir lieu, avec quelques mois de retard sur le plan initial, « au second trimestre 2022 ». Défiscalisation, subvention, emprunt... Le marché attribué à ASN représente un montant de 4,46 milliards de francs. L’OPT transmettra évidemment un dossier de défiscalisation au ministère des Finances, pour alléger la facture de quelques c en t a i ne s de mi l l i ons de francs, d’un milliard peut- être. Une subvention pure et simple est également espérée. « En Polynésie et ailleurs, d’autres câbles ont bénéficié de financements français ou européens », assure Auxence )DȴQ $YHF RX VDQV FHV DSSRUWV l’établissement public est capable de financer l’investissement « sur fonds propres », en cash, assure Yoann Le- courieux. Cette solution ne sera toutefois pas privilégiée. « On travaille sur un emprunt auprès de la Banque des territoires et de l’Agence française de développement. » Vers une « route numérique » ? Une fois le câble posé, il faut le « remplir ». L’OPT devra acquérir de coûteuses « capacités » de transport de données. Il serait possible de les acheter à Fijdi « mais ce n’est sans doute pas la meilleure option », estime Auxence Fafin, qui espère dépenser moins de 1,5 milliard de IUDQFV 9DLPXȇD 0XOLDYD U«ȵ«FKLW à créer une « route numérique ». Le vice- président de l’OPT a noué des contacts « avec le président Fritch », en Polynésie française, « HW DYHF OH SU«IHW 4XH΍HOHF », à Wallis-et-Futuna, deux territoires qui sont déjà reliés à Fidji via les Samoa. Il serait ainsi possible de partager, ou d’acheter des capacités en commun. ZOOM Conforté par deux décisions de justice, l’Office a annoncé sa volonté d’avancer rapidement dans son projet de liaison internet avec Fidji. Les études marines ont été lancées en octobre, la négociation d’un prêt a également commencé. 2 e CÂBLE INTERNET : l’OPT veut foncer L’OPT veut relier le Caillou à Fidji et créer une « route numérique » DYHF OHV DXWUHV WHUULWRLUHV IUDQ©DLV GX 3DFLȴTXH © Gilles Caprais L es étudiants de l’Institut de formation des professions sanitaires et sociales (IFPSS) et les professionnels de ces deux secteurs d’activité ont à leur disposition depuis la semaine dernière un outil de pointe qui va leur permettre de se former dans des conditions proches de celles auxquelles ils seront - ou sont déjà - confrontés dans la réalité de leurs métiers. Inauguré à Nouville, le centre de simulation (Cesim) soins et urgences est le fruit de près de trois ans de collaboration entre la direction de la Sécurité civile et de gestion des risques et l’IFPSS JRXYHUQHPHQW &RȴQDQF« SDU ces deux partenaires à hauteur de 34 millions, l’outil constitue « un virage pédagogique et un accélérateur de formation pour les étudiants et les professionnels dans le cadre de leur formation continue », se réjouit Ilaïsaane Lauouvea, qui représentait Valentine Eurisouké, membre du gouvernement en charge notamment de la santé. Équipé de mannequins simulant des patients et de matériel de haute technologie, le Cesim permet de se confronter à des situations à haut risque d’erreur et permet un apprentissage par l’expérience en les mettant dans des situations simulées au plus proche de la réalité. Le Cesim offre également l’avantage de perfectionner les relations humaines avec le patient, la sécurité des soins et le travail en équipe. « Cet outil de recherche devrait fortement augmenter la qualité des soins de santé et, espère l’élue, aura un retentissement chez nos voisins IUDQFRSKRQHV GX 3DFLȴTXH » « Un outil unique dans le Pacifique » « Cet outil de formation est quelque chose qui n’existe nulle part ailleurs dans le Pacifique et j’entends en faire une vitrine pour que la Nouvelle-Calédonie soit reconnue comme partenaire incontournable de la formation aux soins et à l’urgence dans la région », appuie le colonel Marchi Leccia, directeur de la Sécurité FLYLOH TXL DSSRUWH ȴQDQFHPHQW HW compétences au travers de son service de santé et de soutien médical. « C’est un grand jour pour nous, déclare Hnassil Duhnara, le directeur de l’IFPSS. Cet outil représente une nouvelle étape dans la formation qui va faire évoluer notre façon d’enseigner. » À la pointe des nouvelles technologies Le Cesim est réparti en deux salles, l’une pour la simulation, qui peut être aménagée en fonc t i on des scénar i os et équipée comme une vraie salle d’hôpital avec des mannequins et l’autre est dédiée à l’échange d’expérience. Des écrans géants et du matériel vidéo de pointe complètent le dispositif. Un espace extérieur est prévu pour simuler des prises en charge de victimes d’accidents. A l’étage, une cuisine pédagogique est à disposition des futurs accompagnateurs de vie, qui pour ront y apprendre l es techniques culinaires, l’hygiène e t l ’ app r o che g l oba l e de l’alimentation. Le centre de simulation soins et urgences, outil high-tech qui devrait améliorer la qualité de soins et faire rayonner la Calédonie dans la région, a été inauguré la semaine dernière. Un outil de formation de pointe Page 6 - Le Gratuit Nord - N l 644 - Du 27 nov. au 03 déc. 2020

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