Le Gratuit Nord 636

« E n ville, les gens ont be- soin de se reconnecter à la terre mais n’ont pas le terrain pour ça. D’un autre côté, des agriculteurs sont seuls et galèrent sur leurs terres. Le Permatour doit faire se rencon- trer ces personnes », explique Alexandre Martinez, fondateur en 2016 de cette caravane mobile qui emmène, pendant un mois, des volontaires faire le tour de OD *UDQGH 7HUUH SRXU GL΍XVHU OHV principes de la permaculture en Calédonie. La semaine dernière, les acteurs du Permatour se sont réunis à Dumbéa Rivière, pour une fête solidaire. L’événement devait per- mettre de récolter des fonds en vue de la 5 e édition de ce périple de onze étapes qui débutera le 9 octobre. « Ça va nous permettre d’acheter de l’outillage et de pay- er l’essence », poursuit Alexandre Martinez. C’est sur le terrain de l’ancienne pépinière La Palmeraie du Sud, désormais site de perma- culture et d’agroforesterie pour le collectif La Belle Terre, que la fête s’est tenue. Un lieu que retrouve- ront les engagés du Permatour dans quelques semaines, puisque c’est ici même qu’ils boucleront leur voyage, le 11 novembre. D’ici là, ils auront parcouru des centaines de kilomètres, seront passés de tribu en tribu et auront, à leur échelle, contribuer au re- nouvellement de la biodiversité en Calédonie. Car là est bien tout l’enjeu de la permaculture : créer de nouveaux écosystèmes viables à travers une agriculture éthique et biologique. Et tendre vers l’autosuffisance alimentaire du pays. À chaque escale, de quatre jours, bénévoles répondent à un besoin en bras ou viennent résoudre une probléma- tique technique. Les interventions sont variées : rénovation d’un poulailler, création d’un sentier d’alimentation en eau, aménage- ment de potagers… Objectif Loyauté Ainsi, chaque année, les acteurs du Permatour repartent plus ex- périmentés, et plus nombreux. L’année dernière, Alexandre Mar- tinez a intégré le projet à l’asso- ciation Male’va, dont il est deve- nu vice-président. Depuis, les bénévoles transportent dans leur caravane une « grainothèque ». Au terme de chaque étape a lieu un échange de semenc- es. Un moyen de marquer leur passage par l’essor d’une nou- velle biodiversité. Prochain objectif du Permatour : s’ex- porter vers les îles. Déjà, « on a des contacts sur place , lance le vice-président de Male’va. D’ici deux ans, on pourra s’y rendre. » La première, le 9 octobre aura lieu à Boulouparis. Les bénévoles partiront ensuite à Ponérihouen du 12 au 15 octobre, puis à Ouaneko (Poya) du 15 au 18, à Voh du 18 au 21, à Netchaot du 21 au 24, à Poindimié du 24 au 27, à Ouégoa et Pouébo du 27 au 30, à Hienghène du 30 octobre au 2 novembre, à Netea (Poya) du 2 au 5 novembre, à Païta du DX QRYHPEUH HW SRXU ȴQLU ¢ Dumbéa du 7 au 11 novembre. %RXORXSDULVHW ¢ 3D±WD DɝFKHQW déjà complet. Inscriptions se font par mail à permatour.nc@gmail.com ou par SMS au 87 58 46, au 75 15 77 ou au 98 79 01. ACTUS Le 9 octobre débutera le 5 e Permatour, un périple d’un mois qui emmènera les bénévoles dans une dizaine de lieux en Calédonie pour promouvoir la pratique de la permaculture. Le week-end dernier, une fête était organisée à Dumbéa rivière pour financer le projet. LE PERMATOUR, un mois pour réconcilier l’urbain et le paysan La Fête solidaire du Permatour a aussi permis aux participants de G«FRXYULU OH WUDYDLO H΍HFWX« SDU OH FROOHFWLI /D %HOOH 7HUUH 1& © Baptiste Gouret. E t si tous les déchets que l’on prend le temps de trier chez nous, puis de jeter dans les points et les quais d’apport volon- taires étaient tous valorisés locale- ment et non plus majoritairement exportés par bateau vers l’Asie ? C’est l’ambition de la province Sud, qui souhaite ouvrir, d’ici 2023, un écopôle. C’est pourquoi elle a signé, la semaine dernière, une conven- tion avec la Secal à qui elle en déléguera la construction sur un terrain de deux hectares dans la zone d’activité de Ducos. « C’est un site industriel qui a vocation à héberger des entreprises spé- cialisées dans le recyclage de nos déchets ménagers. Un espace de co-working des déchets en quelque sorte, résume Philippe Blaise, premier vice-président de la Maison bleue, en charge de l’environnement. C’est un vrai enjeu de société et économique. Il s’agit d’arrêter d’enfouir tous ces déchets pour donner du travail aux gens. » Loin derrière l’indus- trie (9 500 tonnes) et le BTP (1 280 tonnes), la production de déchets ménagers ou non dangereux is- sus d’entreprise avoisinait les 200 000 tonnes en province Sud, en 2017. Or une grande partie (157 WRQQHV ȴQLVVDLW VRXV WHUUH ¢ l’ISD de Gadji. Quant aux 40 000 tonnes - seulement - de déchets valorisés, bon nombre étaient en- core exportés par voie maritime, puis traités à l’étranger. Pourtant, plusieurs sociétés commencent à s’intéresser de près à cette ques- WLRQ HW VH ODQFHQW GDQV FHWWH ȴOLªUH encore balbutiante sur le Caillou. « Des entreprises recyclent déjà le verre, utilisent déjà le plastique, le carton, etc. Mais elles ont be- soin d’un site et de l’appui de la collectivité pour avoir des locaux accessibles et adaptés à leur ac- tivité », poursuit Philippe Blaise. Pour ce faire, une étude préalable doit être lancée pour étudier quels types de déchets seront valoris- ables dans cet écopôle et surtout pour en connaître les gisements. « L’idée, c’est de structurer cette filière, précise Françoise Suve, élue provinciale et présidente de la Secal. Démonter le centre de tri du Mont-Dore ? Ce projet soulève néanmoins une question. Et pas des moindres : que deviendra alors le centre de tri du Mont-Dore ? « Les études visent aussi à rentabiliser l’outil de la Sem du Mont-Dore qui est utilisé en sous-capacité et qui HVW G«ȴFLWDLUH &RPPH FȇHVW XQH usine complètement démontable et remontable, il y a le projet de la déplacer là où est prévu l’écopôle. Cela permettrait de faire des éco- nomies d’échelle à travers un site GDQV OHTXHO DɞXH WRXW OH JLVHPHQW des déchets recyclables. Mais il faut avoir encore plus d’infor- mations » Et surtout trouver un accord. « On a besoin d’une cohérence globale sur l’ensemble de l’agglo et que cet outil entre dans un schéma cohérent inter- communal, ajoute Françoise Suve. Ce n’est pas simple car des con- trats et des conventions ont déjà été passés avec la CSP jusqu’en 2035. Il faudra qu’on se mette tous à nouveau autour de la table. » La province Sud a signé une convention avec la Secal pour la construction d’un écopôle à Ducos, qui devrait structurer la filière du recyclage et de la valorisation des déchets. Un pas de plus vers la valorisation des déchets /H SURMHW Gȇ«FRS¶OH D E«Q«ȴFL« GȇXQH VXEYHQWLRQ GH PLOOLRQV GH IUDQFV GH Oȇ(WDW YLD OH )RQGV H[FHSWLRQQHO GȇLQYHVWLVVHPHQW VRLW GX FR½W WRWDO HVWLP« ¢ PLOOLRQV GH IUDQFV © Niko Vincent. Page 4 - Le Gratuit Nord - N l 636 - Du 02 au 08 octobre 2020

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