Le Gratuit Nord 629

Les squatters relogés Avant le lancement du chantier il y a cinq ans, 200 squatters vivaient sur les 15 hectares. La Secal s’est chargée de l’accom- pagnement et du relogement des personnes des squats par plusieurs opérateurs sociaux, en accord avec le clan Kamodji, qui revendique ce foncier. Normalement relogés, certains à l’instar de Jean Bolé, ont pu garder leur petit champ sur place, pour l’instant. Arrivé de Lifou, il y a vingt ans, celui qui habitait au squat depuis quatorze ans avec plusieurs membres de sa famille, a été relogé l’année dernière à Palmiers. « Certains sont à Koutio et d’autres à Rivière-Salée. » La semaine dernière, il est revenu cultiver ses maniocs et ses taros de montagne. « C’est bon d’avoir une maison, mais là où j’habite il n’y a pas de jardin. J’aimais bien être proche de la terre, c’est mon passe- temps à moi, pour me ressourcer. On est né avec ça, c’est une habitude. J’aimerais bien qu’ils gardent cet endroit pour faire des jardins familiaux. » Démarche innovante « Ce terrain est privé, le FSH pourrait laisser le terrain tel qu’il est pendant qu’il n’a pas les droits à bâtir dessus. » Gé- rante du bureau d’étude en- vironnement Bio eKo, Emma- nuelle Garioud est en charge pour le FSH de la traçabilité des déchets ramassés sur le foncier du projet immobilier Palmiers III, à Koutio. Il doit ac- cueillir environ 400 logements sur 15 hectares entre l’école Jack-Mainguet et l’ancienne voie ferrée. « Quand on voit qu’on a une ville nouvelle qui émerge, on a besoin d’avoir un espace maîtrisé qui soit propre. Il n’y a que la dépollution et la répétition des actions visant à maintenir le site en état qui empêcheront les dégradations dans le temps. En général, l’en- treprise de terrassement arrive et pousse. Aujourd’hui, on a une anticipation. » Et permettrait aussi d’éviter que d’autres professionnels ou ha- bitants indélicats ne viennent se débarrasser discrètement de leurs déchets de tout type sur le terrain, malgré l’existence d’un code de l’environnement. « Avant on prenait et on jetait tout au dépotoir. Aujourd’hui on ne peut plus faire n’im- porte quoi. C’est plus de tra- vail mais c’est bien pour l’envi- ronnement. Il y a des règles », confirme Eric Ouaka, de la sarl Turyah, de Saint-Louis, en charge de la dépollution. « Le coût de tonte n’est pas extra- vagant par rapport au coût de dépollution ou de desquattage. Et c’est avantageux pour main- tenir la qualité du sol », précise pour sa part Pascal Raysse, chargé d’opération pour le FSH. Dépollution : quesaco ? Pour le chargé d’opération, la dépollution est clairement liée à la présence humaine sur le terrain. La gestion des squats installés sur la parcelle, au- jourd’hui tous délogés, a été FRQȴ«H ¢ OD 6HFDO SDU FRQWUDW « On a découvert l’ampleur des dégâts au fur et à mesure. Tout était recouvert de végétation. [...] Les gens n’avaient pas le ramassage des poubelles. Ils avaient donc choisi un coin où on a retrouvé des montagnes de sacs-poubelles. Ce sont des déchets dangereux. Parfois les VDFV RQW «W« «YHQWU«V DX ȴO GX temps donc il faut trier et ratis- ser ce qu’il y a dans la terre. » Déchets inertes, dalles de ca- banes, tôle, carcasses de voi- tures, charpentes métalliques, pneus ou encore batteries ont dû être évacués. « C’est la troi- sième tranche que l’on dépol- lue, on a déjà des données sur les deux autres. Les taux de pollution au mètre carré sont assez répétitifs. On l’a estimé à environ 500 tonnes. Ça nous a permis de projeter un budget. » « C’est un travail de fourmi, la plus grosse partie des déchets a été ramassée à la main par une douzaine de personnes », précise Emmanuelle Garioud. L’entreprise Buro Vert est, elle, en charge de la tonte et du maintien des végétaux intéres- sants. « On a eu une coupe sé- lective par rapport aux espèces invasives et envahissantes. » Etat des sols et des circulations sont maintenus, et laissés par la suite au choix des promo- teurs. Le circuit des déchets « La semaine dernière, on était à 25 tonnes de ferreux, et 8 tonnes de tout-venant. Les douze véhicules hors d’usage 9+8 LGHQWLȴ«V QȇRQW SDV HQ core été évacués. » Les ma- tériaux ferreux et VHU iront chez EMC, les batteries, si recyclables, chez Socadis, les déchets inertes (gravats, plâtre, carrelage, etc.), au dépôt de Koutio-Koueta, et le tout-venant à la CSP (puis à Gadji) ou à la déchetterie de la Coulée. Les pneumatiques, si déjan- tés, iront à la CSP en partena- riat avec Trecodec. Le béton du chantier de l’Université de Magenta, « désamianté avec l’attestation qui va bien », a été utilisé sur la tranche trois de Palmiers comme couche de remblais qui servira à la future route qui reliera l’ave- nue Paul-Emile-Victor jusqu’au rond-point d’Auteuil, par les ré- sidences des Collines d’Auteuil. « Il y a un double intérêt. On aurait dû payer pour mettre le béton de l’université à la pou- belle. Le transport de l’univer- sité jusqu’ici ou jusqu’à la dé- charge de Koutio est à peu près le même. Cela permet au sol de se consolider et qu’il y ait moins de tassement sur la durée. ». D’autres matériaux issus de l’université devraient rejoindre le chantier par la suite. « On GRLW ȴQLU GȇHQOHYHU OHV G«FKHWV avant que les entreprises de remblais interviennent. » Lancé il y a cinq ans par le Fonds social de l’habitat, la dépollution du projet Palmiers III, destiné à accueillir 400 logements, arrive à son terme au centre de Koutio, à Dumbéa. La semaine dernière, les équipes étaient en visite sur la tranche trois, à l’arrière du futur cinéma MK2. Immobilier LA DÉPOLLUTION DE PALMIERS III /D G«SROOXWLRQ GH OD WUDQFKH WURLV GX SURMHW )6+ 3DOPLHUV ΖΖΖ GHUULªUH OH IXWXU FLQ«PD WRXFKH ¢ VD ȴQ + d’infos Page 14 - Le Gratuit Nord - N l LGN629 - Du 14 au 20 aout 2020

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