Le Gratuit Nord 623

L e décret du Premier minis- tre est tombé en milieu de semaine dernière. Com- me Edouard Philippe l’avait laissé entendre, la date de la 2 ème consultation sur l’accès de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté aura lieu le dimanche 4 octobre. Et le drapeau français pourra faire SDUWLH GHV FRXOHXUV DɝFK«HV sur les documents de cam- pagne par les non indépen- dantistes. C’est une grande GL΍«UHQFH DYHF OD FRQVXOWDWLRQ du 4 novembre 2018, où l’usage de ces couleurs avait été inter- dit. Un héritage du code élec- toral français qui prend soin que, dans un scrutin ordinaire (législatif ou municipal), aucun candidat ne peut se prévaloir plus qu’un autre des couleurs de la République. La situation est sensiblement différente dans le cas très spécial d’un référendum d’au- todétermination. Le 4 novem- bre 2018, les indépendantistes avaient pu utiliser les couleurs du FLNKS, assimilées à celles de Kanaky, les loyalistes n’avaient pu faire la même chose. Ce qui avait conduit le conseiller d’État qui présidait la commission de contrôle de l’organisation du scrutin et des opérations de vote, à évoquer une « asymétrie » entre les arguments de cam- pagne mis à la disposition des uns et des autres. Vers une contestation ? Mais les élus de l’UNI-Palika sont farouchement opposés à cette option et sont résolus à la contester devant la justice. On se souvient qu’initialement, la date du deuxième référen- GXP DYDLW «W« ȴ[«H DX VHS - tembre 2020. Mais la crise sanitaire et le report de plus de trois mois du second tour des élections municipales ont ren- du l’échéance intenable. D’au- tant qu’il aurait fallu trouver en Métropole 250 magistrats et autres cadres préfectoraux prêts à partir en plein mois GȇDR½W SRXU YHQLU VH FRQȴQHU pendant deux semaines dans les hôtels calédoniens avant d’aller surveiller la régularité du scrutin dans les bureaux de vote pour garantir la régularité des opérations. Tout ça alors que la Métropole est loin d’être sortie de la crise sanitaire. Dans ce contexte, les responsables indépendantistes ont de- mandé que le 2 sd référendum se tienne le plus tard possible (la date butoir étant début novembre d’un point de vue légal) afin de pouvoir mener une campagne électorale suf- ȴVDPPHQW ORQJXH OȇLQYHUVH Sonia Backès et l’ensemble du groupe l’Avenir en confiance voulaient que la consultation se tienne en juillet. Objectif, aller au plus vite à la troisième et sortir rapidement de la péri- ode référendaire, source de ralentissement économique. C’était l’un des points forts de la campagne des provinciales de 2019. Mais c’était aussi avant la crise du coronavirus et le report des municipales. Dans ce contexte, les élus du groupe majoritaire se disent satisfaits du choix du 4 octobre, tandis que les indépendantistes et Calédonie ensemble auraient voulu quelques semaines de plus pour approfondir la cam- pagne. Mais le casus belli, pour les uns comme pour les autres, c’est la faculté ou non d’utilis- er les couleurs du drapeau français pendant la campagne. R ét ropéda l age de l a mairie. Après que la province Sud a décidé de lever l’interdiction de vente d’alcool, Patrick Robelin, pre- mier édile, avait pris le 29 mai, un arrêté pour restreindre la vente d’alcool, les mercredi, vendredi, samedi après-midi et dimanche. Un arrêté pris en accord avec les commerçants, les coutumiers et les directeurs d’établissement scolaire, mais entaché d’illégalité. Pour le haut-commissariat, cette dé- cision a trait à l’ordre public et relève donc d’une compétence régalienne. Soit une préroga- tive exclusive de l’Etat. « Cet arrêté a été pris car il y avait la crainte que les internes majeurs scolarisés dans les lycées passent dans les com- merces pour acheter de l’al- cool avant d’entrer dans leur établissement. Une situation qui pouvait être source de trou- bles à l’ordre public, dans les transports et sur les parkings des écoles », estime le maire. La mairie a donc transmis l’ar- rêté à la subdivision adminis- trative Sud, à La Foa. Le 11 juin, un courrier de la commissaire déléguée informait le maire de l’illégalité de cette délibération qui allait à l’encontre de celle de la province. La Foa et Farino également concernés « Elle explique aussi que nous n’avions pas le droit de pren- dre un arrêté qui dure dans le temps, ne serait-ce que pour trois mois, poursuit Patrick Robelin . Un arrêté, précise-t- il, peut être demandé par le maire à la subdivision pour une situation particulière dans une commune. Mais, il revient à la subdivision de le prendre. » Le week-end dernier, d’après Patrick Robelin, des prob- lèmes auraient été causés au village par des gens qui vou- laient consommer de l’alcool. N’ayant pas d’argent pour en acheter, postés sur les trottoirs, ils ont quémandé des pièces aux clients des commerces. Ce qui a provoqué la colère de la propriétaire d’un magasin. La gendarmerie serait intervenue peu après. « Un jour, quelqu’un va se faire frapper », se désole le maire, qui évoque une autre problématique. « Lorsque l’alcool était fermé à midi, les gens qui avaient l’habitude de tourner rentraient chez eux car ils savaient qu’ils ne pou- vaient plus avoir d’alcool. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Ces personnes tournent jusqu’à la fermeture. N’étant plus en état de repartir chez elles, elles dorment sur place. Et sont donc présentes devant les magasins très tôt le lendemain ». Bourail n’est pas la seule commune à avoir pris un arrêté. La Foa et Farino ont fait de même HW RQW GRQF UH©X OD P¬PH ȴQ de non-recevoir de la part du haussariat. Les maires de ces communes vont donc retirer leur arrêté mais ont adressé une demande à l’Etat pour qu’il reconduise l’interdiction de vente d’alcool. ACTUS Référendum : une date et deux drapeaux Restrictions sur la vente d’alcool annulées Chaque camp pourra utiliser les couleurs qui illustrent sa préférence pour l’avenir institutionnel Retour à la situation initiale de libéralisation de la vente d’alcool. Au village, les commerçants n’ont de nouveau plus que l’argument d’état d’ébriété d’une personne pour refuser une vente. Le Premier ministre a choisi le 4 octobre pour la 2 ème consultation d’accès à la pleine souveraineté, ainsi que la possibilité pour les loyalistes d’opposer le drapeau français au drapeau FLNKS. Satisfaction chez les uns, colère chez les autres. Sur requête de la commissaire déléguée de la République pour la province Sud, Patrick Robelin, le maire, a dû revenir sur sa décision de restreindre la vente d’alcool. Même chose à La Foa et Farino. Explications. © Archives LNC © Nadège Bège Page 4 - Le Gratuit Nord - N l 623 - Du 03 au 10 juillet 2020

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