Le Gratuit Nord 619
A ssises dans l’herbe, le lagon dans le dos, elles tressent inlassa- blement des feuilles de coco- tier en attendant les clients. Dimanche dernier, l’associa- tion des femmes de Goro s’est installée dans les jardins de l’hôtel-écolodge Kanua Tera de Port-Boisé, qui a rouvert ses portes il y a un peu plus d’un mois. « C’est ce que re- cherchent les touristes, un contact avec l’authenticité, le bio et le terroir », note Éliane Atiti, gérante du Kanua Tera, en pointant les glacières rem- plies de poissons frais. Si l’événement est une vitrine de bienvenue pour l’associa- tion des femmes de Goro, il est également une animation non-négligeable pour l’hôtel de Port-Boisé, en particulier en cette période troublée. L’éta- blissement a en effet perdu sa précieuse clientèle de tou- ristes métropolitains, ainsi que les expatriés venus travailler à la mine de Goro. Faute d’ou- vriers, le restaurant ne tourne désormais plus que six jours sur sept. Et pour les 13 salariés du Kanua Tera, c’est mi-temps pour tout le monde additionné à du chômage partiel. Mais l’hôtel peut miser sur un tourisme local qui repart. « On comptait sur les locaux, et ils jouent bien le jeu. On va pas- ser la barre des 40 % d’occupa- tion début juin, signale Éliane Atiti. On s’attendait à pire. » Vers une « économie circulaire » La gérante de l’hôtel ouvert en 2009 voit dans cette crise l’occasion de se concentrer sur l’économie locale. Le marché mensuel des femmes de Goro s’ancre dans cette logique. « D QRXV D SHUPLV GH U«ȵ« - chir autrement. On se repo- sait trop sur nos acquis. Au- jourd’hui, on s’adapte. » Loin de Nouméa et de son FRQȴQHPHQW VWULFW OHV KDEL - tants de Goro ont « obser- vé ce qu’il se passait et pris conscience qu’il fallait faire les choses autrement », remarque Béatrice Atti, de la fédération des femmes de Yaté. Elle était venue ce dimanche présen- ter des robes sur lesquelles elle a imprimé des feuilles de bourao. « 3HQGDQW OH FRQȴQHPHQW WRXW le monde s’est mis à faire les choses soi-même. Il n’y avait pas de ruée dans les magasins, on retournait dans les champs et à la pêche. » De quoi ali- menter une « économie cir- culaire » vantée par Éliane Atiti. « C’est aussi le principe du marché d’aujourd’hui : travailler tous ensemble, ne pas rester chacun dans son coin », ajoute cette dernière. Reste maintenant à faire redé- coller les réservations et com- bler le manque de touristes étrangers. Les 13 employés du Kanua Tera ne retrouveront leurs temps pleins que dans plusieurs mois. « Les habitants du coin n’ont pas beaucoup GH FKDUJHV ¢ OD GL«UHQFH GH ceux qui vivent à Nouméa. Donc ils acceptent plus facile- ment un mi-temps », relativise la gérante. /ȇ«WDEOLVVHPHQW SURȴWH GHSXLV la reprise d’une campagne de communication et de promo- tion de la part de la province 6XG HW GH Oȇ2ɝFH GH WRXULVPH du Grand Sud. Le 14 juin, les femmes de Goro seront de re- tour dans les jardins de l’hôtel pour un nouveau marché. Fini les touristes étrangers. A l’hôtel de Port-Boisé au Mont- Dore, on voit dans cette crise l’occasion de repenser le fonctionnement de l’établissement, en misant sur les touristes et sur les producteurs locaux. Immobilier AU KANUA TERA, le pari de l’économie locale Dimanche dernier matin, les femmes de Goro se sont installées dans les jardins du Kanua Tera et ont tenu un marché jusqu’en début d’après-midi. Page 14 - Le Gratuit Nord -N l 619 - Du 05 au 11 juin 2020
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