Le Gratuit Nord 608

Le SMA a fait ses preuves en Nouvelle-Calédonie. Attire-t-il toujours les jeunes Calédo- niens en 2020 ? Nous avons toujours été en flux tendu en termes de re- crutement. Nous recrutons à chaque fois environ 600 jeunes parmi lesquels 90 % de 0«ODQ«VLHQV ΖO \ D GHV ȴOLªUHV attractives pour lesquelles nous n’avons aucun souci de recrutement. Pour d’autres FȇHVW XQ SHX SOXV GLɝFLOH ΖO \ D là je pense un facteur conjonc- turel car on se rend compte que beaucoup d’autres orga- nismes de formation ont aussi moins de dossiers qu’avant. /ȇHQFDGUHPHQW TXL HVW R΍HUW au RSMA est un gage de sé- rieux pour les entreprises qui savent qu’elles trouveront un MHXQH ȴDEOH Ne serait-ce pas l’encadre- ment militaire qui décourage les jeunes à choisir le RSMA ? La génération des parents des jeunes que l’on recrute a vécu le RSMA que l’on appelle chez nous « grand-papa », avec une formation militaire, un peu de maçonnerie et d’espace vert, où en réalité on les occupait pendant un an. Aujourd’hui, nous leur délivrons une vraie formation professionnelle. La partie militaire n’est qu’un axe du savoir-être. Elle se base VXU OHV FLQT UªJOHV GȇRU ¬WUH à l’heure, être en tenue, res- pecter la sécurité, travailler en équipe et respecter son chef. Le terme service militaire est une appellation de tradition. Nous sommes un centre de formation professionnelle, dont l’encadrement est mili- taire. Rien de plus. Nous avons GRQF GHV VS«FLȴFLW«V TXH QȇRQW pas les autres structures de formation car nous avons une approche globale. 4XHOOHV VRQW FHV VS«FLȴFLW«V qui font du RSMA une struc- ture à part ? Nous faisons en sorte que le jeune puisse s’insérer dans la vie sociale et professionnelle, mais aussi et surtout de lever tous les freins d’insertion. Par exemple, nous avons des professeurs qui enseignent les bases du français ou les mathématiques. Une fois que cela est acquis, on peut commencer la formation professionnelle au cours de laquelle on va contextualiser les savoir-faire de base selon OH P«WLHU FKRLVL 1RXV R΍URQV aussi un accompagnement médico-psycho-social com- plet, pour pouvoir détecter et potentiellement régler tout ce qui, dans le spectre de la vie, peut gêner quelqu’un dans son insertion professionnelle. En plus de tout cela, nous avons pour objectif de déli- vrer un « package autonomie » à ces jeunes en leur donnant par exemple la possibilité de passer le permis de conduire. &RPPHQW VRQW FKRLVLHV OHV ȴ - lières enseignées au sein du RSMA ? Les formations profession- nelles sont basées sur les besoins économiques de la &DO«GRQLH 7RXWHV QRV ȴOLªUHV évoluent chaque année, il y a donc une grande capacité d’in- sertion. En 2020, nous avons RXYHUW XQH ILOLªUH QRPP«H « préparation à l’alternan- ce » dans le domaine de l’ins- tallation sanitaire et des éner- gies renouvelables. L’éner- gie solaire se développe en Nouvelle-Calédonie, et les en- treprises recherchent ce genre GH TXDOLȴFDWLRQV La délinquance est un sujet au centre de toutes les priorités sur le Caillou, le RSMA peut-il être une solution à la dérive de certains jeunes ? Le RSMA n’est pas un orga- nisme de réinsertion mais d’insertion. Nous prenons tout le monde, mais il y a tout de même une contrainte à notre statut militaire qui nous in- terdit de prendre des grands délinquants ou des grands repris de justice. Autrement dit, si quelqu’un a un casier ju- diciaire, en fonction de ce qu’il y a dedans, on se réserve le droit de le prendre ou ne pas le prendre. Une personne qui sort de prison pour meurtre ou pour avoir tabassé sa conjointe ne rentrera jamais au RSMA. Un jeune qui a conduit sans permis, s’il vient nous voir pour se racheter une conduite, on l’accepte. Au final nous arri- vons à remettre ces jeunes sur le droit chemin même si nous n’avons pas 100 % de réussite. Si sur dix, il y’en a huit ou même cinq qui s’en sortent, c’est déjà ça. Voyez-vous vraiment une dif- férence chez les jeunes à la ȴQ GH OHXU IRUPDWLRQ " Nous voyons ces jeunes mû- rir. Au début nous en avons beaucoup qui regardent leurs pieds, qui n’ouvrent pas la bouche, qui ne nous regardent pas. Nous leur apprenons à relever la tête, à s’exprimer, ¢ DYRLU FRQȴDQFH HQ HX[ $X bout d’un mois de période militaire avec nous, il y a une présentation au drapeau à laquelle les familles sont invi- tées. Nous avons des parents TXL QRXV GLVHQW m Je n’ai pas reconnu mon enfant, c’est in- croyable ». /ȇHQFDGUHPHQW TXL HVW R΍HUW au RSMA est un gage de sé- rieux pour les entreprises qui savent qu’elles trouveront un MHXQH ȴDEOH Le Régiment du service militaire adapté (RSMA) propose aux Calédoniens âgés de 18 à 25 ans une formation socioprofessionnelle donnée dans un cadre militaire. Depuis sa création, il les pousse vers le succès avec un mot d’ordre : « la réussite par le travail et l’effort ». EMPLOI « NOUS APPRENONS AUX JEUNES À RELEVER LA TÊTE » Entretien avec le lieutenant-colonel Régis Chopard, directeur des opérations au RSMA-NC Au RSMA, il existe cinq règles d’or : être à l’heure, être en tenue, respecter la sécurité, travailler en équipe et respecter son chef. © Cyril Terrien Page 16 - Le Gratuit Nord -N l 608 - Du 20 au 26 mars 2020

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