Le Gratuit Nord 604
U ne nouvelle qui intervi- ent quelques semaines après les recomman- dations en urgence de la Con- trôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL). Dans ce rapport accablant publié en novembre dernier et qui faisait suite à une visite de sept contrôleurs durant quatre jours quelques mois plus tôt, la prison calédoni- enne avait été très sévèrement épinglée, évoquant des « con- ditions indignes de détention » qui « perdurent dans l’indif- férence générale ». Selon la Contrôleur Adeline Hazan, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une « situation qui viole gravement les droits fondamentaux des personnes détenues ». L’OIP a donc saisi la justice en déposant une requête en référé-liberté. « Le tribunal administratif de Nouvelle- Calédonie aura à se prononcer sur les conditions de déten- tion au centre pénitentiaire de Nouméa. Avec une densité carcérale qui s’élevait au 1 er jan- vier 2020 à 122,4% au quartier maison d’arrêt et 135,8% au centre de détention, la prison calédonienne est connue pour ses conditions de détention particulièrement éprouvant- es, critique l’Observatoire. Sur- population, promiscuité, locaux vétustes et sales, situation sani- WDLUH G«VDVWUHXVH LQVXɝVDQFH des activités socio-culturelles, et d’activités professionnelles rémunérées proposées aux personnes détenues sont dénoncés depuis des années. » La France sanctionné Enfin, l’association qui agit pour le respect des droits de l’homme en milieu carcéral indique ce recours « inter- vient alors que la France vient d’être condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) dans un ré- cent arrêt concernant trente- GHX[ DDLUHV SRUW«HV GHYDQW elle par des personnes dé- tenues qui dénonçaient leurs conditions de détentions dans six prisons françaises ». La CEDH a sanctionné la France pour traitements inhumains et dégradants. « Il revient désormais au tribunal administratif de Nouvelle-Calédonie de prendre acte de cette décision et d’or- donner des mesures qui per- mettront de mettre un terme HHFWLI HW GXUDEOH DX[ JUDYHV violations des droits fondamen- taux auxquelles sont exposées les personnes détenues au cen- tre pénitentiaire de Nouméa », conclut l’OIP. Pour rappel, la garde des Sceaux avait immédiatement réagi au rapport accablant CGLPL en novembre dernier. « Il convient de relever que la surpopulation a très forte- ment baissé puisqu’elle s’élevait à 300% en 2011. L’ouverture d’un établissement à Koné en 2021 va permettre de régler G«ȴQLWLYHPHQW OH SUREOªPH GH la surpopulation », avait déclaré Nicole Belloubet. A ntonin Beurrier, prés- ident du conseil d’ad- ministration de Vale NC, a tenu à faire un point de situation aux côtés de Sonia Backès, présidente de la prov- ince Sud, à l’issue de la com- mission plénière portant sur l’examen de la situation de la société, la semaine dernière. L’enjeu est énorme pour les 3 000 employés, dont 1 350 emplois directs. L’entreprise a perdu plus de 20 milliards l’an- née dernière. « Il faut changer définitivement les produits, a rappelé Antonin Beurrier. Cette stratégie a été adoptée par nos actionnaires et a été soutenue à l’unanimité par nos syndicats. L’idée c’est de nous positionner sur le marché des batteries pour les véhicules électriques, avec un produit intermédiaire qui coûte moins cher à produire. Nous visons cette année la production de 33 000 tonnes de nickel, soit plus 40 % que l’année dernière ». Fin février, les candidats devront VRXPHWWUH OHXU RUH DX JURXSH Vale. Ce dernier engagera une sélection des propositions au mois de mars. « Aujourd’hui il y en a trois qui vont faire une of- fre prévisionnelle. Je pense qu’il pourrait y avoir une signature en juin, le processus prendra du temps ensuite. } 'ȇLFL OD ȴQ de l’année donc, la transition SRXUUDLW ¬WUH HHFWX«H Un maximum de 140 licenciements L’objectif en attendant reste de réduire les coûts de 20 % et de diviser les pertes d’exploitation par quatre. Cette nécessité de compétitivité va entraîner une série de changements. « Il y a aura jusqu’à 140 licenciements. J’espère moins, car nous allons créer de nouveaux postes et internaliser des fonctions. Cer- tains pourront se positionner selon leurs compétences. Il y a aura aussi un impact sur les contrats de sous-traitance. 'ȇLFL OD ȴQ PDUV RX DX G«EXW du mois d’avril beaucoup de contrats vont être revus. Et FRPPH RQ IHUPH OD UDɝQHULH il y aura évidemment un im- pact », a expliqué Antonin Beur- rier. Cette mutation, complète au ȴQDO SRXUUDLW SHUPHWWUH GȇDW - teindre un coût de production de moins de 12 000 dollars la tonne, contre 20 000 en 2019. Mais elle risque d’être ardue, reconnaît le président du con- seil d’administration, le « moin- dre grain de sable » pourrait empêcher d’arriver à cette vo- lonté de rentabilité. « Le budget accordé par l’actionnaire est de 12 milliards d’investissement. C’est pour ça qu’on ne peut pas dire que Vale se désengage. » Pour Sonia Backès, une com- mission plénière pour con- naître les avancées du dossier était essentielle. La province Sud est actionnaire à 5 %, via la SPMSC, mais fait surtout of- ȴFH GH U«JXODWHXU HQ ȴ[DQW GHV contraintes notamment d’ordre environnemental. « C’est im- portant pour la province d’avoir cette discussion car on se posi- tionne comme accompagnant de la société Vale NC , indique Sonia Backès. » ACTUS L’Observatoire international des prisons (OIP) a saisi la semaine dernière, le tribunal administratif de Nouvelle-Calédonie de « la situation alarmante au centre pénitentiaire de Nouméa ». Antonin Beurrier, président du conseil d’administration de Vale NC est venu à la rencontre des élus pour rappeler sa nouvelle stratégie, mais également évoquer l’avenir de l’Usine du Sud. SITUATION ALARMANTE au Camp Est Trois repreneurs potentiels pour Vale NC Antonin Beurrier et Sonia Backès sont revenus sur les échanges entre Vale-NC et la province Sud, la semaine dernière. © Cyril Terrien Page 8 - Le Gratuit Nord -N l 604 - Du 21 au 27 février 2020
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