Le Gratuit Nord 596

a réputation de haut lieu de biodiversité du Caillou n’est plus à faire. Des éco- systèmes encore entourés de mystère qui attisent la curiosité de chercheurs du monde enti- er, au premier rang desquels les équipes de l’Institut de recherche pour le développe- ment (IRD). C’est sans doute la raison qui a poussé l’Institut à ouvrir l’une de ses premières antennes hors de Métropole, deux ans après sa fondation. Ainsi, dès 1946, les premiers chercheurs s’implantent sur un terrain de l’Anse-Vata laissé par l’armée américaine. Un ancien hôpital militaire qui a accueil- li près de 24 000 blessés de guerre entre 1943 et 1945 et dont les pavillons et les bara- quements préfabriqués vont être transformés en centre de recherche scientifique : l’IFO (Institut français d’Océanie). Sa mission : susciter des travaux scientifiques dans tout le 3DFLȴTXH 8Q REMHFWLI HQFRUH SRXUVXLYL DXMRXUGȇKXL A l’époque, dans les premiers laboratoires, on se penche no- tamment sur les maladies du café, du cacao, des cocotiers, du riz ou encore des agrumes. Puis très vite, des océanog- raphes, spécialistes de l’éco- logie et de la biologie marine, emboîtent le pas et mènent un premier inventaire des pois- sons de la région. Changement climatique Les bases et les fondamen- WDX[ GH OȇΖ5' VRQW MHW«V 0DLV le centre de recherche ne porte WRXMRXUV SDV FH QRP ΖO VHUD GȇDERUG EDSWLV« 2UVWRP 2ɝFH GH OD UHFKHUFKH VFLHQWLȴTXH HW technique d’outre-mer), qui axe également son travail sur les in- teractions entre l’homme et son HQYLURQQHPHQW (W FH MXVTXȇHQ DQQ«H R» Oȇ2ɝFH GHYLHQW l’IRD de Nouméa. Un établissement devenu progressivement campus qui DEULWH DXMRXUGȇKXL SUªV GH 200 agents, scientifiques et ingénieurs en tête, dont une cinquantaine, employés par d’autres centres comme l’If- remer, l’Institut agronomique néocalédonien, etc. « Le centre de Nouméa est la plus grande représentation de l’IRD dans l’outre-mer tropi- cal français. Les recherches sont regroupées autour d’une thématique centrale portant sur l’insularité et les change- ments à la fois climatiques et environnementaux, résume Edouard Hnawia, le représen- tant délégué pour la Calédo- QLH } /ȇHQMHX HVW «JDOHPHQW d’aiguiller les institutions. « La Calédonie devra faire face au changement climatique et nous devons voir comment, politiquement, nous pouvons préparer les populations à cela, explique Claude Gam- bey, chef de cabinet de Jean- 3LHUUH 'MD±Z« HQ FKDUJH GH l’environnement au gouver- nement. Si demain, en raiso GH FH U«FKDX΍HPHQW LO \ D XQ GLɝFXOW« GȇDFFªV ¢ OD QRXUULW ure, les populations les moin nanties sont les premières vic times. Cette vieille dame qu’es l’IRD, doit nous aider dans c sens-là. » e gouvernement a adopté ¢ OȇXQDQLPLW« XQ SURMHW GH loi du pays qui permettra d’instituer des taxes compor- tementales sur les produits sucrés. Globalement, il s’agira de taxer les boissons sucrées GRQW OHV MXV GH IUXLWV \ FRP - SULV VDQV VXFUH DMRXW« OHV boissons lactées, les crèmes glacées, les sodas, les sirops, OHV FRQȴVHULHV OH FKRFRODW HW les préparations à base de ca- cao en fonction du nombre de grammes de sucre qu’ils con- tiennent. Quand il sera voté au Congrès, FH WH[WH IHUD OȇREMHW GȇXQH V«ULH de délibérations d’application TXL ȴ[HURQW OH PRQWDQW SU«FLV de chaque taxe. 14 000 diabètes de type 2 Il s’agit d’une taxe comporte- mentale destinée à lutter con- tre l’obésité et le diabète, qui sont de véritables fléaux en Calédonie. Globalement, c’est dans toute l’Océanie que les populations connaissent des SUREOªPHV PDMHXUV GH VXU - poids. Le diabète entraîne des insuffisances rénales dont le coût (un malade sous dialyse coûte 8 millions à la Cafat) est astronomique. On estime à 7,7 milliards par an le coût économique du seul diabète de W\SH 6DQV SDUOHU GX SU«MXGLFH humain puisque cette maladie génère d’énormes contraintes. Christopher Gygès, porte-pa- role du gouvernement, a livré quelques indicateurs. 68 % des Calédoniens ont un problème de poids. Pour 30 % d’entre eux, c’est un simple surpoids, mais pour 38 %, c’est de l’obésité caractérisée. Autre chiffre ? 14 000 per- sonnes en Calédonie sont dia- gnostiquées comme ayant un diabète de type 2 et prises en charge pour longue mala- die. Dès l’âge de 12 ans, deux enfants sur cinq sont en sur- charge pondérale. Le comportement des popula- tions est en cause, mais celui des fabricants l’est aussi. En 2011, le rapport Lurel révélait que plusieurs produits de consommation courante (so- das, sirops…) contiennent en Calédonie plus de sucre que les mêmes produits en ven- te en France métropolitaine. Les choses se sont sans doute améliorées, mais dans quelle proportion ? Cette taxe a donc deux cibles. D’un côté les con- sommateurs, qui seront incités à acheter des produits moins sucrés parce que moins chers, de l’autre les industriels et les professionnels de l’agroali- PHQWDLUH DȴQ TXȇLOV GLPLQXHQW la teneur en sucre de leurs produits pour maintenir leur compétitivité. Le sucre présente un intérê pour la conservation, pour exprimer les saveurs, mai il a aussi la réputation d’êtr aussi addictif que l’alcool ou OD FRFD±QH A noter que le sucre lui-même, vendu en vrac, ne sera pa taxé. Le gouvernement part du principe que l’on consomme rarement du sucre seul. ACTUS L’Institut de recherche pour le développement fête, cette année, ses 75 ans. Ouverte en 1946, son antenne calédonienne est l’une des plus anciennes. Cause prépondérante de l’obésité et du diabète dont souffre la population calédonienne, les produits sucrés seront davantage taxés à l’avenir. IRD : 75 ans au service de la recherche Au niveau national, l’IRD célèbre cette année ses 75 ans d’existence, dont 73 en Nouvelle-Calédonie. L’occasion de marquer également le coup à Nouméa, en réunissant les anciens et les actuels chercheurs de l’Institut TAXE : sur les produits sucrés © A.T. © Archives LNC l

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