Le Gratuit Nord 594

our l’année 2020, c’est sûr. Pour les deux exer- cices qui suivront, c’est très probable. Les prochains budgets de la Nouvelle-Calédo- nie seront frappés par un net recul des recettes. Et avec eux, ceux des provinces, des communes et des établisse- PHQWV SXEOLFV TXL E«Q«ȴFLHQW GH WD[HV D΍HFW«HV &ȇHVW FH TXL ressort du débat d’orientation budgétaire tenu la semaine dernière, par les élus du Con- grès. Dans la série des mauvaises nouvelles, on peut ranger pêle- mêle le ralentissement de la croissance mondiale (entre 2,5 et 3,5 % espérés en 2020, et un demi-point de moins dans la région Australie/Nou- velle-Zélande). On peut y ajout- er une situation instable dans les pays du Golfe qui ne laisse pas augurer une stabilité des prix du pétrole. Plus localement, l’emploi stagne, le climat des affaires est à marée basse, les comptes sociaux sont au bord du gouf- fre. La croissance en 2019 ne devrait pas dépasser 0,6 % en Calédonie, et Yoann Lecourieux, membre du gouvernement en charge du budget, n’espère pas un niveau supérieur à 1,2 % en 2020. Dans ces conditions, il sera ELHQ GLɝFLOH DX JRXYHUQHPHQW d’impulser une vraie relance économique. La TGC devait rap- porter 51 milliards en 2019, la UHFHWWH QH VHUD ȴQDOHPHQW TXH de 42milliards. Le fonds de rou- lement du gouvernement n’est plus que d’un jour, alors que les bonnes règles de compt- abilité publique en préconisent 30. Et, pour la première fois, la Nouvelle-Calédonie a dû sou- scrire un prêt de trésorerie de 5 milliards. Rationalisation Conséquence, outre la loi de relance économique et celle GH SURJUDPPDWLRQ ȴVFDOH TXL seront examinées prochaine- ment, la Nouvelle-Calédonie va devoir se lancer dans un plan drastique de rationalisation de ses dépenses. Au chapitre du fonctionnement, il est sérieusement envisagé de fusionner certaines direc- tions et certains établissements publics qui font parfois double emploi. Reste que l’horizon n’est pa fatalement bouché. Un retour en forme des cours du nicke est espéré pour 2020. La mis en œuvre d’une épargne locale et le nettoyage de certaine QLFKHV ȴVFDOHV VRQW «JDOHPHQ attendus. A vec près de 700 actions définies, la politique de l’eau, désormais menée à l’échelle du pays est ambitieuse. Mais, d’après Jean- Pierre Djaïwé, il y a urgence. « Les Calédoniens pensent TXH FHWWH UHVVRXUFH HVW LQȴQLH mais, comme le nickel, celle-ci disparaîtra. Il y a trop d’inéga- lités en Calédonie à ce niveau, il va falloir que cela change . » Pas le même accès En Calédonie, sept ménages sur cent n’ont pas accès à l’eau potable. Si le Grand Nouméa, qui concentre 70 % de la SRSXODWLRQ HVW H΍HFWLYHPHQW préservé, certains villages en- tiers manquent parfois d’eau. C’est actuellement le cas de la tribu de Waho, à Yaté, qui connaît des problèmes récur- rents d’alimentation en eau. Un Calédonien sur dix boit de l’eau directement puisée des rivières. Sans aucun traitement de po- tabilisation. C’est notamment DȴQ GH U«GXLUH FHV GLVSDULW«V qu’un plan global a été lancé. /ȇREMHFWLI DɝFK« HVW GH SRXYRLU fournir 150 litres d’eau potable par jour et par habitant. Pas de normes de potabilité En Calédonie, le droit de l’eau repose essentiellement sur un texte de 1968 inadapté aux enjeux actuels. Les normes de potabilité sont inadaptées au contexte géologique particulier et aucune norme de rejet n’est applicable à part dans des sites ICPE, soit toute exploitation in- dustrielle ou agricole suscepti- ble de créer des risques. Assainissement collectif : objectif 2045 La mairie de Nouméa a lancé ce vaste chantier, mais en 2018, seuls 40 % des foyers étaient raccordés au réseau d’assainissement collectif. Les autres sont en assainissement individuel. La province Nord et la province des Îles n’ont d’ailleurs pas de normes pour l’assainissement individuel. Souvent défaillant, ce type de dispositif occasionne fréquem- ment des pollutions bactério- logiques. La Pep ambitionne de raccorder tous les foyers calédoniens à des assainisse- ments collectifs en 2045. Un objectif raisonnable. « Mais il faudra agir en priorité sur les îles Loyauté, qui puisent dans leur nappe phréatique , expli- que Jean-Pierre Djaïwé. » Préserver la ressource, vite Animaux nuisibles, activités économiques et incendies. Voilà les ennemis des réser- voirs naturels. De quoi rendre la Calédonie hypersensible aux aléas climatiques. Un tiers des zones de captage sont con- sidérées comme vulnérables et un quart se situent en milieu minier. Il s’agira de sensibiliser le grand public. D’autant que les Calédoniens ne sont pas vraiment de bons élèves. La consommation peut atteindre 1 600 litres par jour et par ha- bitant sur la côte Est, un chif- fre qui s’explique notamment par la gratuité de la ressource. En moyenne, dans le Grand Nouméa, un habitant utilise 350 litres quotidiennement. A titre de comparaison, les Aus- traliens en utilisent 150. Des objectifs pour l’agriculture Du côté de l’agriculture, l’ob- jectif sera de mieux adapter la consommation pour augment- er la production et parvenir à un taux d’autosuffisance ali- mentaire de 50 % d’ici à 2030 L’agriculture pèse 70 % dans l consommation d’eau du pays. Une démarche participative C’est ce que souhaité le gouver nement. Trois régions pilote ont été désignées : La Foa-Bou louparis, Hienghène et Maré Institutions, professionnels e population ont été consultés ces derniers jours pour fixer des objectifs concrets et dat ables. « Il s’agit notammen de voir dans quelle mesur les actions jugées prioritaire peuvent être acceptées, sou tenues et mises en oeuvre pa la population, indique le gou vernement. Cette approch sera appelée à être élargie d’autres communes. » ACTUS Il y a bien longtemps que la Nouvelle-Calédonie n’a pas préparé un budget aussi restreint. La TGC affiche sur l’année 2019 une baisse de 9 milliards sur les recettes escomptées. L’eau risque de devenir un enjeu majeur à l’échelle planétaire d’ici une dizaine d’années. Et la Calédonie n’échappera pas à cette problématique. Après un premier Forum en avril 2018, les acteurs du secteur se sont réunis hier pour une deuxième édition, afin de poursuivre les actions engagées dans le cadre de la politique de l’eau partagée (Pep). DES BUDGETS douloureux La semaine dernière à la CPS, les acteurs de la Mission interservices de l’eau (MISE) ont fait le point sur les avancées de la politique de l’eau partagée. Les pouvoirs publics espèrent une légère reprise de croissance, mais bien loin de celle des précédentes années. FORUM DE L’EAU © P.F. © Thierry Perron l

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