Le Gratuit Nord 593

u gagnant-gagnant : c’est ainsi que le Syndi- cat des commerçants de Nouvelle-Calédonie considère sa décision d’étendre le Black Friday, cette opération de promotions exceptionnelles, sur trois jours cette année, à savoir le samedi 29 novembre, le dimanche 30 novembre et le dimanche 1 er décembre. Une extension qui fait écho au succès rencontré par le Black Friday et ce, dès son lance- ment en 2017. « C’est avant tout une demande très forte de nos clients à laquelle nous répondons, souligne Stéphanie Salgueiro Pallares, chargée de la valorisation au Syndicat des commerçants. » Une demande que Ronan Daly, gérant des ma- gasins Marlène et membre du bureau, a aussi relayée : « Les consommateurs ont répondu présent dès la première édition, FRQȴUPH W LO Ils ont très bien LGHQWLȴ« OH SULQFLSH &HV WURLV jours vont leur faciliter les cho- ses. » Les professionnels trou- vent aussi leur compte : « Cela nous permet de rentabiliser le travail nécessaire pour la mise en place, qui est très important pour une seule journée », ex- plique Ronan Daly. Des choix stratégiques A l’instar des soldes, le Black Friday est une pratique libre et spontanée à laquelle tous les commerçants du territoire peu- vent participer. « Il appartient à chacun de décider du nom- bre de jours d’ouverture sur ce créneau de trois journées et du choix des produits mis en avant », souligne Stéphanie Salgueiro Pallares. Un choix qui répond à une stratégie parti- culière pour Charles Germain, à la tête du magasin de jouets la Caverne d’Ali Baba : « Lors des soldes, on est vraiment dans une logique de liquida- tion des stocks. Je choisis des produits que je veux écouler, donc 80 % du magasin n’est pas en soldes. Pour le Black Friday, c’est l’inverse. La quasi-totalité des produits vont être à prix réduits. » Une analyse que part- age Ronan Daly : « Pour le Black Friday, l’idée est de faire de la trésorerie sur un mois tradi- tionnellement un peu morne avant Noël. » Organisé un mois avant Noël, le Black Friday ne vampirise- W LO SDV OH FKL΍UH GȇD΍DLUHV TXL pourrait être réalisé pour les fêtes ? « On pourrait penser qu’ils commencent à acheter leurs cadeaux de Noël, mais en réalité la plus grande partie de notre activité de Noël se con- centre les 23 et 24 décembre. » « Durant le Black Friday, on est plus sur un achat plaisir pour soi-même », constate de son côté Ronan Daly. Tous les deux sont unanimes : « C’est une opération de com- munication qu’il ne faut pa rater. Si l’on n’avait pas mis e place le Black Friday, on aurai pris un retard considérable e GLɝFLOH ¢ UDWWUDSHU FDU OHV JHQ seraient allés voir ailleurs et particulièrement, sur internet. e gouvernement collégial, prompt à communiquer son soutien aux pomp- iers australiens la semaine dernière ou encore à annon- cer la semaine de lutte contre la dengue et la leptospirose, n’a pas réagi au drame d’il y a quinze jours. Il faut dire que le sujet est épineux car souvent synonyme, lorsqu’on souhaite le faire avancer, de restriction. Alors que la mortalité routière en Calédonie est quatre fois plus élevée qu’en Métropole, les mesures de prévention et de répression se font encore attendre sur le Caillou. La vitesse Qui dit mesures contre la délin- quance routière, dit forcément annonces impopulaires. Et c’est l’Etat qui, en début d’année, s’est chargé de prodiguer le conseil. Conscient que « poli- tiquement, ce n’est pas ven- deur », le haussariat préconi- sait une baisse de la vitesse à 90 km/h au lieu de 110… « Entre 2013 et 2017, 57 % des accidents étaient liés à une vi- tesse excessive – contre 27 % enMétropole. De son côté, Cyn- thia Ligeard, alors en charge de la sécurité routière au gou- vernement expliquait que « la population calédonienne n’est pas prête à ce changement, on vivrait ça comme une restric- tion de nos libertés ». Le contrôle technique C’était un dossier porté une fois de plus par Cynthia Ligeard en 2018, censé permettre d’écar- ter les véhicules trop anciens et peu entretenus des routes calédoniennes. Après avoir pris la poussière dans un placard au congrès, le projet de délibéra- tion visant à renforcer les con- trôles techniques des véhicules est tombé à l’eau. Sollicité pour répondre à nos questions, le responsable n’a jamais donné suite à nos demandes d’entre- tien. Les fourrières Pour le procureur de la Ré- publique, Alexis Bouroz, c’est une priorité. Le patron du parquet expliquait qu’il « faut des fourrières automo- biles supplémentaires sur le territoire. Prenez un automo- biliste contrôlé pour conduite en état alcoolique en récidive. On se rend bien compte que la sanction la plus efficace n’est pas l’incarcération au &DPS (VW PDLV ELHQ OD FRQȴV - cation du véhicule. Il y a toute une zone où, lorsque l’on immobilise une voiture, rien n’empêche un membre de la famille de l’automobiliste contrôlé de venir récupére le véhicule. » Les plaques et les radar L’objectif des plaques était de faciliter le travail de détectio des radars automatiques. Au tre possibilité de contrôle, le véhicules en stationnemen J¬QDQW RX LQWHUGLW ȴOP«V SDU des caméras de surveillance ou encore les voitures signalées volées lorsqu’elles sortent de Nouméa. Sauf que des radars automatiques… il n’y en a tou jours pas encore. ZOOM Pour sa troisième édition, l’opération de promotions exceptionnelles s’étalera sur trois jours, les 29, 30 novembre et le 1 er décembre. Un nouveau calendrier qui répond à la demande des consommateurs. Avec 48 personnes tuées sur les routes depuis le 1 er janvier, le bilan 2019 de la mortalité routière est déjà très lourd. Malgré l’objectif « zéro mort » affiché par le gouvernement, force est de constater que les statistiques ne s’améliorent pas au fil des ans. LE BLACK FRIDAY Sécurité routière : pourquoi ça coince Charles Germain, secrétaire du Syndicat des commerçants de Nou- velle-Calédonie et Ronan Daly, membre du bureau, voient dans le Black Friday une occasion de faire venir en nombre les clients pour leur faire découvrir leurs gammes et leurs services. Un atout de prox- imité pour lutter contre le commerce sur Internet. Le bilan 2019 s’annonce lourd et pourrait dépasser celui de 2018 où 52 personnes avaient perdu la vie. © Marion Courtassol l

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