Le Gratuit Nord 588

a sécheresse est devenue un phénomène chronique en Nouvelle-Calédonie et ce constat n’a pas échappé aux éleveurs et aux agriculteurs. « L’année 2018 a été plus clé- mente avec des précipitations plus importantes, mais ce ne sera visiblement pas le cas pour cette année », constate Gérard Pasco, président de la Chambre d’agriculture de Nou- velle-Calédonie. Pour faire face et ne pas subir les conséquences des fortes sécheresses qui peuvent se faire ressentir sur les produc- tions tout le reste de l’année, les producteurs calédoniens tentent d’anticiper en faisant des réserves et en produi- sant du foin. « Beaucoup ont aménagé des docks, ont in- YHVWL GDQV GX PDW«ULHO DȴQ GH produire et/ou stocker du foin D’autres ont aménagé des re- WHQXHV FROOLQDLUHV SRXU E«Q«ȴF - ier de réserves d’eau », détaille Gérard Pasco. Le plan foin, lancé plus tôt dans l’année, et le plan sécheresse, qui a débuté mi-octobre, sont des exemples de ces mesures prises pour venir en aide à ceux qui sont le plus sévèrement touchés. Une période qui reste difficile à supporter... Ces aides précieuses, notam- ment pour l es é l eveur s , n’empêchent pas les problèmes et la question se pose de savoir quelles sont les mesures qu’il faudra prendre si les épisodes de sécheresse se font plus in- tenses. « Le monde agricole est très inquiet. Même si nous faisons des stocks de foin im- portants, nous nous rendons compte que ceux-ci s’écoulent rapidement. Nous espérons pouvoir tenir jusqu’au mois de décembre } FRQȴH OH SU«VLGHQW de la Chambre d’agriculture. Autre problématique, celle de l’eau, dont les réserves devien- nent impossibles sur certaines parties du territoire malgré les H΍RUWV HW OHV LQYHVWLVVHPHQWV faits par les propriétaires d’ex- ploitation. « Dans la zone de Moindou, on peut voir depuis la route des retenues collinaires complètement sèches. Les gens sont obligés de faire venir de l’eau par camion pour avoir de quoi abreuver leurs bêtes. Ce sont les communes qui pren- nent en charge », ajoute-t-il. Impuissants face aux phénomènes cl ima- tiques Le manque de pluie touche aussi fortement les plantations et pousse les agriculteurs à ar- roser plus qu’à l’accoutumée. « Nous avons eu 20mmde pluie sur tout le cycle de plantation. Nous avons réussi à faire des squashs, des pommes de terre et du maïs grâce à l’arrosage. Nous avons la chance d’avoir accès à la rivière, mais nous essayons de pomper le moins possible pour ne pas la mettr à sec », explique Camille Olivier agriculteur dans la région d La Foa. Cette situation soulève des in quiétudes chez ce producteu qui se reconnaît impuissan face à ces phénomènes. « C sera sûrement pire dans les an nées à venir. » , conclut Camill Olivier. ans le détail, 5 millions de francs ont été al- loués dans le cadre de la collaboration avec l’Ifremer en matière de géosciences ma- rines. Le but est de progresser dans la connaissance des for- mations géologiques marines de la Zone économique exclu- sive (ZEE) et de ses potentialités minérales. Le partenariat avec l’Adecal, la technopole calédonienne, bénéficiera d’une enveloppe de 5 millions de francs pour développer un programme d’acquisition de connaissances sur la géologie de la ZEE L’Atlas hydrogéologique ou BDLISA (base de données des limites des systèmes aquifères) est un outil national qui fournit XQ FDGUH VFLHQWLȴTXH GDQV OH domaine de l’hydrogéologie. La BDLISA met à disposition du grand public, sur l’ensemble du territoire métropolitain et de l’outre-mer, une cartographie des entités hydrogéologiques. La Calédonie participera à hau- teur de 1,5 million à sa phase 2 pour poursuivre l’implémenta- tion de la base à partir des don- nées acquises sur une ou plu- sieurs entités hydrogéologiques des secteurs de Koné et de Pouembout. Celles-ci incluent les massifs de péridotites, une nappe alluviale et la formation des basaltes. La Calédonie soutiendra l’étude de l’Université de Franche- Comté sur les nappes alluvia- les via une subvention de 470 000 francs. Cette somme couvrira l’acqui- sition de données collectées sur le terrain au travers d’une campagne d’échantillonnage et de mesures en basses eaux, à l’analyse et l’interprétation des données géochimiques pour évaluer l’alimentation de la nappe alluviale de la Pouem- bout et de la Koné et ainsi qu’à la rédaction des fiches tech- niques pour les deux nappes précitées. ZOOM Devenue un passage presque obligatoire, la période de sécheresse a bel et bien débuté pour cette année 2019. Renforcée par le phénomène El Niño, elle inquiète comme chaque année les agriculteurs et les éleveurs. Réuni hier en séance ordinaire, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a attribué 11 970 000 francs de subventions à plusieurs partenariats d’études et de recherches géologiques. UNE FORTE SÉCHERESSE à craindre ? Près de 12 MF pour la recherche géologique Les premiers signes de sécheresse sont déjà observables sur certaines exploitations, notamment dans le Nord et sur la côte Ouest. L’Ifremer et l’Adecal vont chacun recevoir une participation de 5 mil- lions de francs de la Calédonie. © Anthony Tejero © Archives A.T./LNC l

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